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Musique

Catherine Lara, nuit magique

Sa voix rauque est vivante tant elle semble avoir vécu, portée par cette femme discrète dont on pense tout connaitre en évoquant « La rockeuse de diamants ».

Pourtant, c’est son vaste parcours passionné qui la mène jusqu’à nous avec ce nouvel opus intitulé Au cœur de l’âme yiddish. Et c’est précisément dans cet album, peut être plus qu’aucun autre, que cette artiste nous dévoile son histoire d’amour avec la Musique.

Si c’est en jouant du violon dès l’âge de cinq ans que l’on devient violoniste, alors c’est bien ainsi que Catherine Lara se fera (re)connaître. Elle fit ses classes au conservatoire de Versailles, puis au conservatoire national de Paris où elle obtiendra la reconnaissance de ses pairs en se voyant attribuer plusieurs prix (dont le premier prix de musique de chambre en 1966). Dans la foulée, elle tiendra le rôle du premier violon dans l’orchestre « Les musiciens de Paris », puis elle créera son quatuor avec lequel elle accompagnera de nombreux artistes français comme Claude Nougaro, Françoise Hardy, Maxime Le Forestier… Elle écrira même quelques chansons pour Barbara. La suite, nous pensions tous la connaitre jusqu’à aujourd’hui.

Son choix d’enregistrer cet opus n’est sans aucun doute pas un hasard, pas plus que d’avoir choisi de se faire accompagner par le Sirba Octet. En effet, cet ensemble de musique klezmer, principalement composé de musiciens issus de l’orchestre de Paris, porte passionnément la voix de Catherine Lara. Elle invitera aussi son amie Mathilde Seigner à venir chanter « Le Dos Au Mur », une chanson que lui avait écrite son père, Jean-Louis Seigner. Une grande cour de récréation où les enfants donnent une fête en jouant avec aisance et justesse à interpréter son répertoire sur des musiques yiddish. Cette joyeuse troupe nous gratifie même d’une émouvante version du désormais célèbre « Ederlezi » de Goran Bregovic. Un vrai plaisir à redécouvrir en leur compagnie.

Nous pourrions donc nous demander si une raison précise anime son désir de réinterpréter son répertoire sur des mélodies venues de l’Est, mais à cette question, Catherine Lara nous répondrait simplement aimer la musique qui vient de partout… Et surtout la musique emplie de la richesse des autres. Alors la musique yiddish semble presque être une évidence, comme toutes celles qui ont une histoire à nous raconter et que l’on écoute bien volontiers.  Une histoire où le violon est le témoin ancestral de toutes ses passions, au service de chansons devenues anachroniques grâce à une énergie universelle.

Catherine Lara, Au coeur de l’âme yiddish. Sony Music Smart

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