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France

La France en guerre contre le terrorisme islamiste

Depuis le 11 janvier 2013, la France intervient aux côtés de l’armée malienne pour reconquérir un territoire qui risquait de tomber aux mains des islamistes. Une opération d’envergure qui pourrait durer plusieurs mois.

C’est le baptême du feu pour François Hollande. Le Président de la République, chef des Armées, a pris l’initiative pour permettre au gouvernement malien de recouvrer sa souveraineté dans un pays devenu depuis des années un terrain de replis pour de nombreux groupes terroristes islamistes, au premier rang desquels Al Qaida au Maghreb Islamique. Malgré le risque qu’une telle intervention peut faire peser sur le sort des otages français aux mains de ces groupes armés, le chef de l’Etat n’a attendu que le feu vert de l’ONU pour autoriser les premières frappes aériennes sur leurs campements et véhicules. Soutenu diplomatiquement pas les pays européens, seuls les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont annoncé un soutien logistique aux troupes tricolores qui, d’ici quelques jours, compteront 2500 hommes. Des soldats supplémentaires qui laissent envisager une opération au sol, alors que seule une « aide » aérienne avait été envisagée, officiellement du moins, en attendant le déploiement des forces de la Communauté Economique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

De l’avis de nombreux experts ces soldats plus ou moins bien armés et formés prendra du temps, d’où l’urgence pour l’Elysée de lancer une offensive le plus vite possible et au plus profond, derrière les lignes ennemies. « Bloquer les terroristes, c’est fait. Ce qui a commencé à être fait, c’est s’

occuper des bases arrières des terroristes », a annoncé le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius ajoutant que l’intervention française en première ligne était « une question de semaines ». Les pertes dans les rangs des groupes islamistes se comptent certes déjà par dizaines mais certains d’entre eux s’avèrent des combattants plus puissants que prévu et les combats pourraient, dans à l’ouest et au nord du pays notamment, prendre plus de temps. Un officier, pilote d’hélicoptère, a déjà perdu la vie en opération.

En affichant une telle détermination, François Hollande n’ignore pas le risque qu’il fait peser sur les Français vivant dans ces régions du Sahel et même dans l’hexagone. Des appels ont été lancés par les jihadistes pour « frapper au cœur de la France », la France ayant « attaqué l’Islam ». Le plan Vigipirate, au niveau rouge depuis 2005 a donc été renforcé, « la situation au Mali peut inciter des individus ou groupes à commettre des attentats, aussi bien en France qu’à l’étranger », a reconnu Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur expliquant ainsi la multiplication des patrouilles et des contrôles dans les transports et lieux publics.

Une quasi unanimité politique appuie le gouvernement dans cet engagement, à l’instar d’Alain Juppé qui justifie cette opération militaire : « Si les terroristes s’étaient emparés du pays les conséquences auraient été incalculables sur la zone saharienne », et l’ancien Premier ministre (qui était à Matignon lors des attentats en 1995) de conclure : « C’est le terrorisme qui nous fait la guerre. »

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