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France

Vers une dissolution de tous les groupes violents ?

Depuis la mort de Clément Méric, jeune militant d’extrême gauche la semaine dernière lors d’une rixe avec des skinheads en plein Paris, politiques et associations s’élèvent pour demander la dissolution des groupes d’extrême droite. « Ce meurtre soulève la question de la recrudescence des agissements des groupes d’extrême droite », a ainsi estimé le MRAP, rejoint par le CRIF qui s’est dit « pleinement mobilisé aux côtés des forces démocratiques pour lutter contre tous les fanatismes ». Un appel également lancé par la FIDL qui craint que « les groupes fascistes ne mettent en danger notre République » et par l’UEJF qui, saluant l’interpellation rapide des suspects, demande l’interdiction des groupes tels que Troisième Voie, Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et le GUD. Appel entendu par Jean-Marc Ayrault puisque le Premier ministre a lancé la procédure de dissolution pour les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, groupuscule auquel appartiendraient un ou plusieurs des agresseurs du jeune homme.

Toutefois, plusieurs voix (dans l’opposition) se font entendre afin que le gouvernement aille plus loin en interdisant tous les groupes violents, de gauche comme de droite. Invité du Grand Entretien sur RCJ dimanche 10 juin, Eric Ciotti, député UMP des Alpes-Maritimes, a approuvé la dissolution des JNR mais a dénoncé une politique du deux poids- deux mesures : « Là, j’ai l’impression qu’il y a une forme de regard un peu partiel sous le coup de cette légitime émotion. Regardons tous les groupes violents et n’hésitons pas à aller très largement plus loin dans cette dissolution », a-t-il dit, expliquant que « s’il y a une expression de violence dans un groupe associatif, il doit être dissous, c’est un principe ».

Sont visées plusieurs mouvances d’extrême gauche qui n’ont jamais fait l’objet de poursuite et de dissolution et ce positionnement délicat trouve un écho favorable au Front National. Marine le Pen a ainsi déclaré être pour une dissolution globale car « le groupuscule auquel appartenait le jeune Méric, qui était probablement trop jeune pour s’en apercevoir, était un groupe ultra violent. C’est un groupe qui fait appel systématiquement à la violence », a-t-elle insisté.

Dans ses efforts pour normaliser et banaliser son parti dans la vie démocratique, on serait tenté de penser que cet engagement de la présidente du FN lui permettrait de faire rapidement le ménage dans les rangs de ses sympathisants les plus compromettants, d’autant qu’elle multiplie depuis les déclarations pour affirmer que le FN n’a aucune accointance avec les groupuscules extrémistes. Des propos auxquels Jean-Luc Mélenchon a simplement répliqué en disant : « Elle ment ».