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Antisémitisme

71e anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv

Depuis plusieurs années, le 21 juillet est décrété Journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites et d’hommage aux Justes de France. Cette date n’est pas un hasard puisqu’elle correspond à la cérémonie commémorant la Rafle du Vel d’Hiv des 16 et 17 juillet 1942 ; une rafle qui représente à elle seule l’arrestation de 13 152 personnes, soit un quart des 42 000 juifs envoyés de France à Auschwitz cette année-là. Comme chaque année, la cérémonie parisienne organisée sous l’égide du CRIF a réuni plusieurs dizaines de personnalités, des survivants et des résistants au pied du mémorial du square des Martyrs Juifs du Vélodrome d’Hiver, dans le XVe arrondissement.

Représentant le gouvernement, le ministre des Anciens combattants, Kader Arif, a prononcé un discours dans la droite ligne de celui de François Hollande qui s’était rendu, en personne, sur ces lieux, l’année dernière, à l’occasion du 70e anniversaire de cette rafle. Il a notamment déclaré que cet évènement était « aussi le drame de millions d’hommes, de femmes et d’enfants, condamnés au pire sur des critères reflets de la folie humaine, à l’image de cette haine qui animait les architectes de la solution finale. Ceci dans le silence d’une Europe asservie, d’une France asservie ». « Dire la vérité, a ajouté Kader Arif, ce n’est pas seulement revenir sur le passé. Dire la vérité c’est aussi se saisir du présent et se montrer intraitable avec ceux qui nourrissent le racisme et l’antisémitisme », précisant, comme l’avait fait le chef de l’Etat il y a un an, qu’ « il ne peut y avoir, et il n’y aura pas, dans la République française, de mémoire perdue ».

Le ministre a également évoqué les Justes de France, saluant « ces hommes et ces femmes dont l’amour et le respect d’autrui furent plus forts que la peur et l’endoctrinement », des êtres « prêts à donner leur vie pour préserver celle d’un autre », et a salué le rôle des juifs dans la Résistance, citant Denise Verney, Raymond Aubrac, Daniel Mayer, Leo Hamon, Jean-Pierre Lévy, Joseph Epstein ou encore Georges Loinger, aujourd’hui âgé de 102 ans. Avant de conclure avec ce message d’espoir : « Se souvenir pour ne pas oublier. Se souvenir pour éveiller les consciences citoyennes. Se souvenir pour qu’une telle barbarie ne se reproduise jamais. Se souvenir pour construire ensemble un avenir meilleur. Se souvenir pour se retrouver autour d’une mémoire partagée, dans un monde apaisé ».