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Israël

Solidarité générale avec les soldats à Gaza

Tsahal a annoncé aujourd’hui la perte de neuf soldats, morts pendant la journée de lundi ; cette information porte à 27 le nombre total de décès dans les rangs de l’armée israélienne depuis le début de l’offensive.

Autre nouvelle difficile mardi pour Israël : un soldat a été officiellement porté disparu, l’armée le présume mort. Il s’agit d’un combattant de la brigade Golani, dont six de ses camarades ont succombé dimanche dans le quartier gazaoui de Shujaiyeh. Le transporteur blindé dans lesquels se trouvaient les sept soldats a été attaqué par un missile anti-char. Les six autres corps ont été identifiés.

Au sein de la population, l’inquiétude générale se fait sentir ; Israéliens et Israéliennes de tous âges se soucient du sort de leurs soldats entrés à Gaza. Chez les familles dont un proche se trouve en territoire ennemi, l’anxiété est parfois difficile à contenir ; Ronen, un père de famille résidant à Ashkélon et dont le petit frère fut l’un des premiers à rentrer dans Gaza, reste sans nouvelles depuis le début de l’incursion terrestre. Son souhait : que le soldat revienne vivant de ce conflit.

Dans certaines maisons ou espaces publics pourvus de télévisions, les informations tournent en boucle. Les gens s’inquiètent comme s’il s’agissait de leurs propres enfants, engagés de l’autre côté de la frontière. Orit, une mère de famille d’Ashdod, décrit l’atmosphère autour de chez elle : « l’ambiance est lourde ; sans arrêt, des roquettes, des boum, des avions balaient le ciel ; mais le plus difficile, c’est de savoir que les soldats courent de graves dangers à Gaza. Dans les rues, tout le monde ne parle que de ça ; nous prions beaucoup pour eux ». L’émotion se ressent dans sa voix.

Les annonces des décès de ces derniers jours l’ont amenée aux larmes, bien qu’elle n’ait aucun proche direct en danger. Mais les mauvaises nouvelles touchent bien plus que les proches des jeunes hommes. Une fois les familles prévenues, les noms et les photos des défunts militaires sont publiés dans les journaux et diffusés et à la télévision.

Le sentiment de solidarité de la population israélienne pour ses combattants s’est illustré lundi, lors de l’enterrement d’un soldat décédé à Gaza dans la nuit de samedi à dimanche. Le soldat israélo-américain était considéré comme un « soldat seul » dans les rangs de Tsahal, un conscrit dont les parents ne vivent pas en Israël.

Les médias israéliens rapportent que 20,000 personnes sont venues assister à ses obsèques, dans un cimetière de Haïfa. Des gens de tout le pays se sont déplacés. Déborah, une jeune femme de Tel-Aviv, témoigne : « j’ai reçu des dizaines de messages appelant à se rendre à l’enterrement ». Des bus ont été affrétés depuis Tel-Aviv, Jérusalem ou Ra’anana jusque sur place. Ces milliers d’étrangers ont été touchés par l’histoire du jeune homme, arrivé en Israël à 16 ans, et qui avait choisi de servir sous les drapeaux en dépit du fait qu’il avait la possibilité d’en être exempté. Les médias sociaux ont joué un grand rôle dans la diffusion de l’information. Le Maccabi Haïfa, le célèbre club de football, sur sa page Facebook, a appelé ses fans à se rendre à la cérémonie.

Certains citoyens ont aussi une pensée pour les civils et particulièrement les enfants de Gaza, victimes impuissantes du conflit. Ce sentiment est particulièrement exprimé par des artistes.