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Israël

Que se passe-t-il dans les hôpitaux israéliens lors des attaques de roquettes ?

Hôpital Wolfson, Holon, centre d’Israël. « Alerte rouge, veuillez vous éloigner des fenêtres ! » entendent ceux qui se trouvent dans l’imposant bâtiment. Des roquettes ont été tirées depuis Gaza et il convient de se mettre à l’abri dans la minute et demi qui suit.

Le personnel, comme la plupart des patients et des visiteurs gardent leur calme. Les malades qui le peuvent descendent de leur lit. Direction les pièces protégées ; il n’y en a pourtant qu’une poignée ; à défaut de pouvoir atteindre l’une d’entre elles, les personnes présentes se réfugient dans les couloirs. L’important est de se trouver loin des fenêtres, au cas où elles exploseraient. « Tout se déroule sans agitation », affirme Patricia, soignée pour une blessure à la tête ; « les gens se sont habitués à la procédure ».

A 82 ans, Haïm a été hospitalisé à Ashkélon pour des soucis de cœur. La perspective de descendre précipitamment de son lit et de marcher jusque dans le couloir lui semble relever du parcours du combattant ; alors malgré le déclenchement des sirènes, il reste alité, et attend le retour au calme.

Moran est docteure à l’hôpital Soroka de Be’er Sheva : « Bien sûr que les patients dépourvus de mobilité préféreraient eux aussi se mettre à l’abri ; mais nous ne disposons pas d’assez de temps pour déplacer tous le monde dans le couloir ; surtout les personnes souffrantes reliées à des machines ». Elle ajoute que ceux qui utilisent des chaises roulantes ou des déambulateurs peuvent se faire aider par les membres de leur famille, lorsque ceux-ci viennent leur rendre visite. Les infirmières aident également les personnes en difficulté tenant à se mettre en lieu sûr.

Haïm ne semble pas trop inquiété par le fait qu’il demeure le plus souvent dans sa chambre lors des alertes. Il sent toutefois autour de lui que l’atmosphère est tendue. « Certaines personnes paniquent au son de la sirène », rapporte-t-il. « Les femmes s’avèrent légèrement plus sensibles que les hommes », précise Moran ; « Téléphones à la main, elles appellent immédiatement leur proches pour s’assurer que tout le monde va bien. « On dirait une maison de maison de fous ! » raconte quant à elle Déborah, après deux jours passés à l’hôpital à cause d’une opération au bas-ventre. « Je suis contente d’en être sortie » souligne-t-elle, « certaines sont hystériques, on entend même parfois des rumeurs de panique ».

Quant aux hôpitaux où sont traités les soldats blessés, comme au grand hôpital Soroka de Be’er Sheva, l’ambiance s’y fait lourde ; « les gens veulent absolument apercevoir les soldats » atteste Moran, poursuivant : « tout le monde se poste aux balcons pour assister aux arrivées des hélicoptères qui transportent les blessés ; patients, médecins, infirmières, sans exception ».

En chirurgie, les médecins opèrent en général dans des salles protégées. « Nous n’entendons pas les alertes depuis la salle en sous-sol où nous travaillons », précise Uri, un chirurgien de Holon. Cet hôpital ne reçoit pas de soldats blessés. Ses services d’urgences se sont cependant remplis ces derniers jours. Les deux grands complexes hospitaliers de Tel-Aviv, Ichilov et Tel Hashomer (situé plus exactement à Ramat Gan), gardent en effet leurs ressources pour accueillir les soldats, et les urgences civiles ont été transférées à Holon.