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Israël

Reprise des hostilités

Flash-back. Les familles sont revenues au parc. Les rues des villes israéliennes ont repris leur intense activité. La nuit tombée, le long du littoral, les enfants jouent tandis que les adultes discutent entre eux, profitant de la fraîcheur de la soirée pour se relaxer. Illusion. Les voilà surpris par un bruit fort et sourd ; une explosion. Passent quelques minutes, et c’est la sirène qui retentit. Rebelote. Courir s’abriter dans l’enceinte du bâtiment le plus proche. Ca recommence. Ces derniers jours, on aurait cru que la guerre était finie. Les cessez-le-feu temporaires qui se sont succédés ne se sont vus entrecoupés que de quelques tirs ponctuels. Les habitants du pourtour de la Bande de Gaza ont pris la route pour rentrer chez eux.

A Ashdod ou à Ashkelon, le week-end dernier, les plages étaient bondées. La normalité du quotidien osait timidement se réinstaller. Pendant cette accalmie, au Caire, les représentants israéliens et palestiniens tentaient de s’accorder sur les termes d’une trêve de longue durée. Le règlement du conflit semblait sur la bonne voie. Le moral des citoyens revenait à la normale. La population israélienne ne dormait pas pour autant sur ses deux oreilles. « Nous ne sommes pas tranquilles » pouvait-on entendre dans toute la moitié sud du pays. Le retrait rapide des soldats de Gaza avait laissé nombre d’Israéliens dans l’incompréhension. Yoni, chauffeur de taxi, s’interrogeait alors : « Je ne comprends pas l’issue de cette guerre ; nous avons perdu 64 soldats au cours de ce conflit. Le résultat ? La menace du Hamas pèse encore sur nos têtes ». Mardi 19 août. Echec des pourparlers au Caire, violation du cessez-le-feu. Dans l’après-midi de mardi dernier, trois roquettes palestiniennes se sont écrasées dans la région de Béer Sheva. Puis deux ont été interceptées au dessus de Netivot ; une autre s’est écrasée dans un terrain vague à proximité d’Ashdod ; puis dans la région d’Ashkelon.

En fin de soirée, les villes de Tel-Aviv et Jérusalem ont été visées. C’est en tout une cinquantaine de roquettes qui ont été tirées depuis Gaza en direction d’Israël mardi. Suite à la recrudescence de la menace sécuritaire, le Front de Commande Intérieur, le commandement de Tsahal responsable de la sécurité des citoyens, a donné l’ordre d’ouvrir les abris dans un rayon de 80 kilomètres de la Bande côtière. Tsahal a alors repris ses activités de destruction de sites de lancements de roquettes à Gaza. Mercredi, l’aviation israélienne a éliminé trois hauts dirigeants du Hamas, portant un coup dur à l’organisation terroriste. Week-end. Pour l’heure, les combats ont repris avec intensité. En Israël, vendredi après-midi, un enfant de quatre ans a été tué par la chute d’un obus de mortier dans le conseil régional de Sdot Néguev. Au cours du week-end, plus de cent roquettes et obus de mortiers ont été tirés sur Israël.

Tsahal a quant à elle frappé une soixantaine de cibles à Gaza. Les services médicaux palestiniens rapportent la  mort de onze des leurs. Vendredi, Ismaïl Haniyeh, le Premier ministre de la Bande de Gaza, a fait savoir que « le Hamas ne cesserait pas le combat tant que le siège de Gaza ne serait pas levé ». De son côté, le chef du cabinet israélien, Benyamin Netanyahou, a laissé entendre que le conflit pourrait se prolonger encore longtemps, et a provisoirement accepté le recrutement de 10,000 réservistes. Selon l’ancien chef du renseignement militaire Amos Yadlin, si l’objectif israélien à long terme reste une résolution diplomatique du conflit, dans l’entre temps, la stratégie du Premier ministre consiste à frapper le Hamas le plus fort possible, à répondre sévèrement aux tirs dirigés contre Israël et à cibler les hommes clés de l’organisation terroriste – dans l’espoir de la contraindre à accepter un cessez-le-feu durable.