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Israël

Intifada à Jérusalem ?

Jérusalem a été le théâtre, la semaine passée, d’évènements violents particulièrement inquiétants. Les médias israéliens ont évoqué le terme d’Intifada afin de qualifier les agressions palestiniennes à l’encontre de citoyens juifs.

 

Mercredi matin, un homme a fait percuter sa voiture contre une station de tramway, tuant un bébé et blessant sept personnes. Le même jour, un autre palestinien a lancé une pierre sur un bus de la capitale ; un jeune s’en est pris à des touristes sur l’esplanade du Temple en leur jetant lui aussi une pierre. Un autre mineur palestinien s’est attaqué à une voiture à coups de projectiles.

Les affrontements ont continué pendant le week-end à Jérusalem Est. Un adolescent palestinien est décédé sous le feu de l’armée israélienne, vendredi, alors que la manifestation à laquelle il avait pris part a dégénéré. Les soldats ont affirmé que le jeune homme se trouvait sur le point de lancer une bombe incendiaire sur la route 60, un axe local. Dix-huit Palestiniens ont été arrêtés au cours du week-end.

Depuis le début du mois de juillet, la tension est montée d’un cran dans la capitale. Le meurtre du jeune palestinien de 16 ans, Mohammed Abu Khdeir, brulé vif par trois extrémistes juifs, a allumé la mèche de la violence parmi la jeunesse palestinienne de Jérusalem Est. Un homicide motivé par le meurtre de trois adolescents israéliens quelques jours auparavant, Naftali Fraenkel, Gilas Shaar et Eyal Yifrach.

Depuis, lancés de pierres et de bombes incendiaires, et tentatives de renverser les passants rythment le quotidien des résidents juifs des quartiers est et nord de la capitale. Les manifestations et les affrontements de Palestiniens avec la police israélienne sont devenus plus fréquents et plus agressifs. Sur le Mont du Temple, accrochages entre Palestiniens, Juifs et policiers israéliens se sont inscrits dans la routine. Parmi les Palestiniens, ce sont principalement les jeunes et les adolescents qui participent à ce mouvement virulent.

L’état de tension de ces trois derniers mois contraste avec le calme qui a régné sur Jérusalem au cours de ces récentes années. Les Hiérosolymitains se demandent à présent ce que leur réserve le futur. Jérusalem semble sur le point de bouillir.

Le gouvernement a choisi d’apporter une réponse musclée à cette escalade de violences, en renforçant les rangs de la police dans la ville sainte. Une décision critiquée par les spécialistes de la sécurité comme par les activistes pacifiques. Un haut responsable de la sécurité israélienne a ainsi déclaré au quotidien israélien Haaretz que « la police se trouve seulement à même de calmer la situation pour un laps de temps limité ».

Le fondateur et président du Centre International pour la Paix et la Coopération, Rami Nasrallah, estime quant à lui que seuls des initiatives socio-économiques, l’aménagement du territoire, ou encore l’établissement d’infrastructures et de centres éducatifs pourront calmer la jeunesse palestinienne – en lui offrant la possibilité de mener une vie moderne.

Tandis que la police a arrêté des centaines de mineurs palestiniens au cours de l’été, les violences n’ont pas décru, et le gouvernement israélien ne semble pas avoir planifié de solution à long terme.