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France

Vers une reconnaissance française d’un Etat palestinien ?

Après la Suède, la Grande-Bretagne et l’Espagne, ce sera au tour des députés français de se prononcer sur une reconnaissance d’un Etat palestinien. La résolution, proposée par le PS, sera votée le 2 décembre prochain. Avant même la tenue d’un débat sur cette question au Palais Bourbon, plusieurs élus se sont exprimés et les divergences de vues semblent claires : la gauche est pour, la droite est contre.

Le député UMP de Paris, Pierre Lellouche, regrette ainsi qu’Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée, n’ait pas fait « le travail nécessaire pour présenter une résolution bipartisane sur ce sujet. […] A l’heure actuelle, je crains que les calculs de politique intérieure l’emportent du côté de la gauche qui s’est fait déborder par le PC et les Verts », ajoutant que « pour l’instant, cette résolution a plutôt tendance à casser le consensus français » de deux Etats vivant côte à côte et dans la paix. Un avis partagé par Luc Chatel qui se dit « favorable à la création d’un Etat palestinien qui coexiste avec un Etat israélien » mais précise que « ce n’est pas au Parlement de décider de la politique étrangère de la France », voyant également derrière cette résolution « des petits jeux tacticiens au sein de la majorité ». Encore plus clairs, Brice Hortefeux qui déclare que « ce débat est inopportun » et Bruno Lemaire qui annonce : « Je voterai contre. L’enfer est pavé de bonnes intentions. […] Faire de la reconnaissance de l’Etat palestinien le préalable aux discussions, c’est la garantie de bloquer les discussions ».

Changement de ton à gauche, Jean-Luc Mélenchon estimant que « Monsieur Netanyahu a le droit de défendre les intérêts de son pays mais [que] nous, nous avons le droit de défendre les intérêts de la paix ». Le Premier Secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis argue que cette reconnaissance « n’est pas de nature à modifier immédiatement le rapport de forces sur le terrain mais [qu]’à partir du moment où un certain nombre de pays européens ont pris position, la voix de la France compte, et elle doit être utile pour résoudre ce conflit », expliquant encore : « je suis de ceux qui pensent que c’est par la pression internationale que l’on pourra presque contraindre un certain nombre d’acteurs sur le terrain à la paix ».

A Jérusalem, Benjamin Netanyahu a réagit en début de semaine en affirmant que « la reconnaissance d’un Etat palestinien par la France serait une grave erreur ».