La commémoration de l’attentat de Pittsburg  |  Israël terre de tourisme !  |  Le monde change. L’Arche aussi. L’édito de Paule-Henriette Lévy  | 
Religion

Génocide arménien : “Une reconnaissance historique absolument indispensable”, a dit Roger Cukierman.

Une importante délégation française était à Yérévan, en Arménie, ce vendredi matin, pour assister aux commémorations internationales du centenaire du génocide des Arméniens. Le 24 avril 1915, 250 intellectuels arméniens de Constantinople étaient raflés et débutait ainsi le génocide perpétré contre les Arméniens de l’Empire ottoman qui fit 1.500.000 victimes (soit les deux tiers de la population arménienne de Turquie). 100 ans après, l’Etat turc ne reconnait toujours pas l’histoire de ce peuple anéanti de son fait et Ankara entretient un négationnisme sidérant de violence. 

François Hollande a emmené avec lui une importante délégation d’une quarantaine de personnes : Charles Aznavour, le musicien André Manoukian, les historiens Vincent Duclert et Annette Becker, plusieurs représentants de la communauté arménienne française, ainsi que Roger Cukierman, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France, Jacques Fredj, le directeur du Mémorial de la Shoah à Paris, qui a signé vendredi un accord avec le Musée-Institut du génocide arménien d’Erevan. Plusieurs chefs d’état étaient également présents : le Président arménien Serge Sarkissian et le Président russe Vladimir Poutine.

Pour Roger Cukierman : «Nous avons vécu il y a 70 ans la Shoah, nous sommes très sensibles à ce que les Arméniens ont vécu parce qu’il y a tellement de similitudes que l’on comprend l’émotion qui les étreint et le désir d’une reconnaissance historique qui est absolument indispensable pour que l’on puisse penser à l’avenir», a souligné le dirigeant du Crif.

François Hollande, dans son discours a rappelé que depuis la loi du 29 janvier 2001 : « la France reconnaît publiquement le génocide » et « proclame une évidence » par cet acte qui était « un devoir » pour le pays. Mais « commémorer un génocide n’est pas ouvrir un procès », a précisé François Hollande, « c’est reconnaître une tragédie qui a frappé l’humanité tout entière. » Il a également établi un parallèle avec la situation au Moyen-Orient où Daech se livre à une « entreprise systématique d’éradication ». « C’est toute une mosaïque de religions dans cette région qui est devenue une cible », « les terroristes veulent toujours tuer le présent mais aussi ses racines ».

Si Vladimir Poutine quant à lui,  a évoqué « les événements de 1915 », une « tragédie meurtrière » et “des massacres de masses” qui ont, « choqué le monde entier », il s’est abstenu de prononcer le mot “génocide”.

La délégation comptait également de nombreux parlementaires  : Jean-Marc Germain, député socialiste des Hauts-de-Seine et vice-président du groupe d’amitié France-Arménie à l’Assemblée nationale, Jean-Paul Huchon, le président de la région Ile-de-France, Bruno Le Roux, député PS de Seine-Saint-Denis, ou Luc Carvounas, sénateur socialiste du Val-de-Marne.

Patrick Devedjian, le président UMP du conseil général des Hauts-de-Seine, faisait aussi partie de la délégation : « C’est important d’être ici parce que c’est là que ça s’est passé. C’est ici que nos ancêtres, nos parents, ont été exterminés et c’est ici que nous réclamons justice ».

Aline Le Bail-Kremer