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France

Hommage aux victimes des attentats de Paris

Rassemblement et recueillement, tels étaient les maîtres mots dimanche soir à la synagogue de la Victoire dans le IXème arrondissement de la capitale française. Une cérémonie d’hommage aux victimes des attentats de Paris vendredi 13 novembre avait lieu.

Si les autorités avaient appelé les habitants d’Ile de France à « éviter de sortir sauf nécessité absolue » après les attaques terroristes qui ont coûté la vie à au moins 129 personnes et fait 352 blessés, la Grande synagogue a vu ses bancs se remplir. Une protection policière de taille assurait la sécurité et une partie de la rue était bloquée pour l’évènement, voitures interdites et passants contrôlés.

Personnalités religieuses, politiques, militaires, anonymes… Près de 200 personnes ont répondu présent à l’invitation lancée le jour même afin rendre hommage aux victimes et témoigner leur solidarité aux familles touchées.

L’ambassadrice d’Israël en France Aliza Bin Noun avait fait le déplacement tout comme Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’Etat chargé des relations avec le Parlement, Valérie Pécresse, le Préfet de la région francilienne Jean-François Carenco, et plusieurs élus municipaux. L’imam de Drancy, Hassan Chalghoumi a également assisté à la cérémonie aux côtés de Samuel Sandler, le père de Jonathan Sandler, tué avec deux de ses fils dans l’école juive Ozar Hatorah à Toulouse par Mohamed Merah. Roger Cukierman et Sacha Reingewirtz respectivement président du CRIF et de l’UEJF ont aussi été remarqués.

Dès 20h, la cérémonie a commencé avec la traditionnelle prière du soir succédant au discours introductif du président de Jacques Canet qui est revenu sur « la soirée d’horreur totale ». Lectures de psaumes en hébreu, discours et prières en français pour les morts et les blessés ont été fait par plusieurs figures religieuses tel que le Rabbin Moshé Sebbag, le Rabbin Moshé Lewin, le Grand Rabbin de Paris, Michel Guggenheim, le Grand Rabbin Gilles Bernheim ou encore le vice-président du Consistoire Jack-Yves Bohbot au nom du président Joël Mergui (en déplacement à Jérusalem). La dernière invention fut celle du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia. Ce dernier est revenu sur l’importance du deuil, qui « n’est pas un moment d’inaction, c’est un temps où on réfléchit au-delà des réactions immédiates ». Le Grand Rabbin de France a insisté sur la responsabilité de chacun, gardien de son frère : « Chacun doit se sentir responsable de l’autre. C’est la réponse à la barbarie. Dès que quelqu’un est touché c’est l’ensemble des citoyens qui seront concernés. » Enfin, dans son discours, Haïm Korsia a dressé un parallèle entre ces terribles évènements et l’histoire des puits creusés par Isaac (Béréchit 26, 15-18). Les puits creusés à l’époque d’Abraham son père furent taris par les Philistins et remplis de terre, et l’entreprise d’Isaac fut de recreuser afin de les rouvrir et accéder à l’eau. La France suit un chemin similaire ; quand on cherche à boucher ses puits contenant les valeurs de liberté, d’égalité, de fraternité, il est essentiel de les creuser à nouveau. Et d’ajouter : « Nous prions pour rester solidaires, pour rester un ».

La fameuse prière pour la République, récitée à la synagogue la Victoire sous l’occupation, a été prononcé par l’Aumônier israélite en chef des Armées, le Rabbin Joel Jonas, peu avant la clôture de la cérémonie accompagnée par le son du Choffar et suivie d’une minute de silence. Et c’est sur le premier couplet de la Marseillaise, chanté avec force par l’ensemble des personnes présentes, que s’est terminée cet hommage vibrant. Signe que la France ne courbera jamais l’échine et pour que le pays agisse.