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Musique

David Assaraf, au-delà du triste et du gai

Ce soir, à La Bellevilloise, le célèbre lieu de concert de l’Est parisien, David Assaraf a tutoyé les présences, à coups de substances, celles de la volonté, le « je veux » qu’il martèle dans cette belle et personnelle chanson et se conjugue de sol à do sur son piano.

Ce soir, il nous a tutoyé aussi, provoqué nos rêves cachés derrière une bouteille de vin. Ceux que Nerval qualifiait de seconde vie. Comme une seconde chance après un acte manqué ou une parole cadenassée. Mais est-elle là cette deuxième chance ? A-t-on assez regardé cet autre si important ?

« Les rêves ne s’inventent pas, ils s’usent. La vie fout le camp », chante David Assaraf. Il la poursuit, la rappelle sur scène. C’est lors de ces soirées de grande qualité artistique qu’on se laisse aller un désir plus loin. Qu’on se projette sur une vague vers un horizon lointain ? Non, qu’on s’élève tout simplement comme au-delà d’un lac propulsé par un jet d’eau puissant dispensé de vagues.

Au milieu du concert, David et son piano sont rejoints par Noémie, qui interprète une chanson où elle rappelle que les hommes « retiennent leurs larmes pour les verser sur une femme ». Poésie, saisie des touches avec intensité, David se lève ensuite et prend sa guitare, variant les accompagnements et styles, la concentration sur les notes et la liberté de s’adresser à différents spectateurs avec l’humour et le sans-gêne du stand up.

Mais restera encore dans nos mémoires pour quelques soirs, cette mélancolie du chanteur que pouvaient avoir les hommes d’une certaine époque où ils sortaient avec un imper sur le bras, se demandant s’il le protégera ou l’empêchera de sentir les larmes sous la pluie. Question que vous pourrez répondre en allant le voir lors de son prochain concert au Festival Génération Réservoir.

David Assaraf, en concert le lundi 15 février au Réservoir, 16 rue de la Forge royale, 75011 Paris.