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Israël

Le Mont du Temple et les juifs : rappel des faits

Le conseil exécutif de l’Unesco a adopté une nouvelle résolution condamnant la politique de l’Etat hébreu. Cette motion défend l’ancrage musulman du Mont du Temple tout en niant son histoire juive. L’occasion de rappeler le lien inaltérable qui unit le peuple juif à ce morceau de territoire et qui dure depuis plus de 3000 ans.

Le fantasme de la virginité historique est la chimère préférée des arrivistes. Ceux qui trouvent la réalité du présent douloureuse, reconstruisent artificiellement le passé. Dommage pour eux, le patrimoine est le meilleur témoignage de cette mémoire qu’ils détestent. Le 11 avril 2016, le conseil exécutif de l’Unesco vote une résolution proposée par l’Algérie, l’Egypte, le Liban, le Maroc, l’Oman, le Qatar et le Soudan, qui condamne les restrictions d’accès à l’esplanade des Mosquées. Aussi, cette résolution défend exclusivement l’ancrage musulman et « culturel mondial » du lieu, allant jusqu’à le nommer « Al-Buraq », son nom arabe. Cela en ignorant scrupuleusement l’histoire du Mont du Temple avec le peuple juif.

Est-il possible d’omettre qu’avant de devenir le terrain de conflit politique à haute voltige qu’il est, le Mont du Temple a accueilli le cœur du judaïsme ? Rappelons qu’à l’endroit appelé aujourd’hui Esplanade des mosquées, est né le premier Temple de Jérusalem. Supervisé par le roi Salomon au Xème siècle avant J.-C., l’édifice était quasiment identique au Tabernacle transporté dans le désert par les hébreux, tant dans son agencement que sa structure. Le Temple a harmonisé la vie juive de Jérusalem durant 410 ans, jusqu’a sa destruction par le roi de Babylonie, Nabuchodonosor.

Au VIème siècle avant J.-C., les fondations du second temple ont été posées dans une effusion de joie, sur les cendres du premier. Cela avant d’être ravagé de nouveau par les armées romaines, en 70. Ce qui subsiste, appelé Kotel, Mur des lamentations ou encore Mur occidental, est l’ultime vestige de cette double blessure. Aujourd’hui encore, sur cette ultime muraille, on dépose des requêtes sur des petits papiers que l’on glisse dans les fentes entre les pierres.

Sans doute est-il opportun de rappeler à l’institution culturelle, habituée à distribuer des mauvais points à Israël, que « les monuments sont les premiers écrits » selon la célèbre formule d’Alain.