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France

Alain Juppé : « C’est le même terrorisme odieux derrière les étiquettes »

Le Maire de Bordeaux, ancien Premier ministre, candidat à la primaire des Républicains, répond aux questions de l’Arche.

 

L’Arche : Les sondages vous placent en tête des Primaires des Républicains pour la présidentielle de 2017. Estimez-vous que la pluralité des candidatures à cette primaire soit de nature à nuire à sa bonne tenue ?

Alain Juppé : A ce stade, il n’y a que des pré-candidatures, qui sont en effet nombreuses. J’y vois la preuve que cette primaire, qui a été décriée, est très attractive et que tous croient désormais en son succès ! Nous avons posé des règles de parrainages, nous saurons en septembre qui est sur la ligne de départ.

 

Le premier discours de fond de Nicolas Sarkozy portait sur l’ « identité nationale ». Êtes-vous en total désaccord sur les thèmes qu’il défend sur ce sujet ?

C’est un sujet important. Permettez-moi de l’aborder à ma manière : le choix des mots est essentiel. Je ne dévierai pas de mon objectif, celui d’une identité heureuse. Je vois bien les difficultés qui nous empêchent de la vivre ainsi. Je veux permettre aux Français de renouer avec le bonheur et la fierté d’être Français, de vivre en France.

Notre pays est riche de racines multiculturelles : chrétiennes, judéo-chrétiennes mais aussi gréco-latines. Nous n’avons pas la même couleur de peau, la même religion, et nous devons respecter cette diversité. À deux conditions : refuser absolument le communautarisme et fonder notre unité autour de notre bien commun. Notamment autour de nos valeurs républicaines. Notre devise bien sûr, Liberté, Égalité, Fraternité, mais aussi l’État de droit, l’égalité entre les hommes et les femmes… qui nourrissent le sentiment d’appartenance à la patrie. Et autour d’une laïcité de bon sens, sans transiger sur ce principe. Voilà ma vision de la France, fidèle à elle-même.

 

Le silence de Marine le Pen depuis quelques mois maintenant, quelle signification vous lui attribuez ?

Aucune. Si vous voulez des informations sur son projet, je vous recommande la lecture de La vérité sur le programme du Front National de Maël de Calan. C’est la meilleure réponse.

 

Devant les amis du Crif, vous avez plaidé pour une extrême vigilance devant « la parole antisémite qui se libère trop souvent » dans les écoles, au sein de la jeunesse, sur Internet et dans les réseaux sociaux… Vous prendrez des initiatives dans ce domaine ?

J’entends lutter contre toutes les formes de discriminations. C’est le double engagement de la laïcité : liberté religieuse et respect des valeurs de la République. Nous ne pouvons tolérer aucun appel à la haine sous quelque forme que ce soit. Il appartient aux hommes politiques comme aux citoyens d’y être particulièrement vigilants. L’arsenal législatif en la matière est conséquent. Appliquons-le. Je serai particulièrement vigilant à l’école où aucune dérive négationniste ou révisionniste ne doit être tolérée.

 

« Mes pensées vont à Tel Aviv ce soir », avez-vous dit au lendemain de la fusillade dans un café qui a fait des morts et des blessés. « Israël est une nouvelle fois la cible des terroristes. » C’est le même terrorisme, là-bas et ici ?

Quand on s’attaque à des civils de façon indiscriminée, quand on tue des femmes, des enfants, des vieillards, des

Retrouvez la suite de l’article dans le numéro de juillet de l’Arche magazine.