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Littérature

Le Festival « Lettres d’Israël » s’installe à Paris

A l’occasion du festival « Lettres d’Israël », à l’initiative de l’ambassade d’Israël en France, qui met à l’honneur la littérature israélienne, nous nous sommes entretenus avec Elinor Agam, l’attaché culturel en charge de l’événement.

 

L’Arche magazine – Pouvez-vous nous présenter le festival « Lettres d’Israël » ? Qu’est ce qui vous a poussé à l’organiser ?

Elinor AGAM Lettres d’Israël souhaite offrir au public français le meilleur de la littérature israélienne, et proposera tout au long du mois de septembre une dizaine de rendez-vous avec des auteurs – écrivains majeurs comme Meir Shalev, Eshkol Nevo et Orly Castel-Bloom, mais pas seulement – dans différents lieux culturels de la capitale. Nous pensons en effet que la littérature israélienne ne s’adresse pas uniquement à un public communautaire mais intéresse au contraire une audience très large, ce dont témoigne le nombre croissant de traductions françaises d’ouvrages israéliens : pour la seule année 2016, on en dénombre en effet plus d’une vingtaine.

C’est pour répondre à cet intérêt croissant que le service culturel de l’ambassade a souhaité organiser une manifestation qui mette en avant la richesse de cette littérature. La date de septembre s’est vite imposée en raison de la sortie de plusieurs ouvrages israéliens lors de cette rentrée littéraire 2016, et la venue d’Amos Oz au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, à laquelle le MAHJ nous a fait l’amitié de nous associer, était l’occasion rêvée de mettre la lumière sur cette littérature si particulière.

 

Quels seront les temps forts du programme ? 

La grande soirée dédiée à la traduction, lundi 26 septembre à la Société des Gens de Lettres, autour de l’écrivain Meïr Shalev, sera assurément un des moments phares de la manifestation. La rencontre autour du poète israélien Ronny Someck, en présence notamment du poète irakien Salah Al Hamdani, le 29 septembre à la Maison de la Poésie, promet également d’être un très beau moment d’échange et de poésie.

A titre personnel, mon coup de cœur réside dans la soirée de lectures théâtrales Jeune Théâtre National, le 22 septembre. De magnifiques textes issus du théâtre israélien contemporain seront lus par le comité de lecteurs du JTN. Etant moi-même metteur en scène, j’ai tenu à mettre en avant les auteurs de théâtre, en espérant de voir fleurir de nouvelles coopérations sur les scènes françaises.

Cette soirée témoigne aussi de notre volonté de créer un festival aux formes multiples, puisqu’en plus des rencontres, lectures et tables rondes, nous proposerons également une soirée de projections au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme, avec deux documentaires sur le dramaturge Nissim Aloni, et l’immense écrivain Aharon Appelfeld.

 

Voyez-vous une curiosité en France vis-à-vis de la littérature israélienne?

Cette curiosité, qui a certainement à voir avec la singularité d’Israël autant qu’avec la qualité de sa littérature, est bien réelle. Lorsque nous avons choisi de programmer une rencontre avec la jeune auteur Ayelet Gundar-Goshen, dont le premier roman, Une nuit, Markovitch, vient de paraître aux Presses de la Cité, nous avions envie de faire découvrir une nouvelle voix de la littérature israélienne, mais nous n’imaginions pas recevoir autant de réservations. J’étais ce matin au Centre National du Livre ou aura lieu la rencontre, et nous avons du mobiliser une seconde salle pour répondre à l’affluence.

Il en va de même pour les autres formes artistiques : chargée de promouvoir la culture israélienne en France, je redoutais à mon arrivée une certaine réticence vis à vis d’Israël, et j’imaginais avoir à déployer un gigantesque travail de conviction. Mais à ma grande surprise, j’ai vite découvert que les artistes et les œuvres en provenance d’Israël étaient déjà très connus et appréciés. L’art et la culture sont un langage universel, et la qualité des œuvres parle d’elle même. En parlant de littérature Israélienne à des directeurs d’institutions françaises, j’ai été impressionnée par leurs connaissances sur le sujet, et par l’intérêt porté à l’égard des artistes de ce petit pays. Dans le cas de Lettres d’Israël, par exemple, nous avons eu la chance de rencontrer des institutions passionnées, telles que la Maison de la Poésie ou la Société des Gens de Lettres, dont le soutien a été déterminant.

www.lettresdisrael.fr