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Le théâtre de boulevard français s’invite en Israël

Dans les années 70 et 80, tout Israélien qui se rendait au cinéma avait la possibilité de lire les sous-titres en hébreu… et en français ! La langue était effectivement considérée comme de la plus haute importance. Cela était bien entendu lié au grand nombre de francophones installés dans le pays mais aussi à l’importance de la langue française en Israël, principalement véhiculée par l’amour de la culture du pays. Depuis plusieurs années, la culture française revient en force. Par ses festivals sur le cinéma, les rencontres littéraires, les nombreux artistes qui y donnent des concerts et aussi par son théâtre. Des pièces du répertoire classique mais aussi des comédies. D’où l’envie de relever le défi par Jean-Luc Lopez et Gilles Yahri, les producteurs de « J’aime beaucoup ce que vous faites », une comédie de boulevard.

Cette pièce à succès est jouée depuis 14 ans à Paris et dans le reste de la France. Ils ont décidé de transporter le décor, les comédiens, régisseur et de s’installer pour deux représentations les 2 et 3 avril à Netanya et Tel Aviv. Le quartier choisi à Tel Aviv est connu pour recevoir de nombreuses pièces et opéras, puisque sont présents côte à côte le Théâtre Caméri (l’un des plus anciens d’Israël), l’Opéra national et le Musée d’art moderne. C’est au milieu des oeuvres de Klimt, Agam et Chagall que la troupe s’est posée.

Décor minimaliste, canapé tapis table basse et bureau. On est dans un appartement. La pièce démarre timidement, puis le public entre dans l’histoire et se met à rire jusqu à reprendre certaines répliques des acteurs. Ces derniers, on le voit, prennent beaucoup de plaisir à jouer.

Et on se retrouve sur les longs boulevards qui illuminaient les nuits populaires de Paris en d’autres temps. Difficile de trouver des différences sur les réactions entre les publics israéliens et français, qui semblent amusés et émus par les mêmes musiques et moments de la pièce. C’est ce que ressentent les comédiens : « Ils voient qu’on s’intéresse à eux, qu’on ne les oublie pas », explique, Jane Resmond, une des comédienne. Ce bout de France manque à ces franco-israéliens. A la fin de la représentation, Christophe Rouzoud avance sur le devant de la scène et dit avec une émotion palpable : « toda raba Tel Aviv ». Le public semble répondre : « On aime beaucoup ce que vous faites. »