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Cinéma

Les meilleurs moments de l’ouverture du Festival de Cannes

Etrange coïncidence avec l’actualité, l’ouverture du Festival de Cannes se fait avec un film iranien. Le sujet choisi par le célèbre réalisateur, Asghar Farhadi est étonnant : Un kidnapping, une famille, un mensonge dans un vignoble espagnol. Pour la cérémonie d’ouverture, certains s’attendaient à un thriller palpitant d’une véritable puissance dramatique. Le réalisateur nous avait d’ailleurs habitué à l’excellence avec deux oscars obtenus pour le meilleur film étranger. Son nouveau long métrage, Everybody knows manque foncièrement de profondeur et de tension malgré le jeu convainquant de Pénélope Cruz et Javier Bardem.

Le jury nous promettait des sujets politiques très engagés conjugués à un renouvellement générationnel par l’arrivée de cinéastes peu connus. Pour le premier soir c’est la déception. Gardons tout de même espoir pour les prochains jours puisque les studios hollywoodiens fuient le festival de peur de risquer les mauvaises critiques pour les productions les plus prestigieuses. C’est une chance pour Le festival qui retrouvera sans doute sa véritable fonction et son exigence passée.

On retiendra de la cérémonie un Edouard Baer touchant posant ses pieds par mégarde sur ceux de Kristen Stewart nous donnant le conseil de ne le faire pas chez nous. Nous avons admiré la fabuleuse actrice australienne Cate Blanchett, présidente du jury, vêtue comme une reine portant une robe en transparence ornée de dentelles noires raffinées. Nous nous sommes levés pour l’immense Martin Scorsese ému comme au premier jour par tous nos applaudissements.  La Quinzaine des réalisateurs rend hommage cet après midi à l’ensemble de son oeuvre cinématographique en lui dédiant un Carrosse d’Or. Son prochain film The Irishman sera financé par Netflix. Pour le réalisateur américain, les plateformes sont des ouvertures vers un nouveau monde qui permettent d’entendre la voix de jeune cinéastes comme l’a été la télévision après le cinéma. Une position qui tranche avec le délégué général du festival qui a appliqué une règle simple : tous les films sélectionnés à Cannes devront être diffusés ensuite au cinéma. Netflix a retiré tous ses films de l’édition cannoise 2018. Thierry  Frémaux a également interdit les selfies sur le célèbre tapis rouge, une petite révolution.

L’exigence et sérieux sont de rigueur en 2018. En route pour la Palme d’Or.