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Israël

La célébration et la tristesse

Emmanuel Nakhshon, porte-parole du Ministère israélien des Affaires étrangères, déclare à L’Arche: « Nous sommes profondément désolés pour la perte des vies humaines, mais la responsabilité en incombe au Hamas »

 

L’Arche : Comment vous-définirez cette journée du 14 mai 2018 ? Une journée triste ? Une journée gaie ?

Emmanuel Nakhshon : Je crois que c’était une journée qui représente d’une certaine manière notre quotidien ici en Israël, avec un mélange assez extraordinaire de choses formidables et aussi de moments difficiles.

Le bilan à Gaza est lourd, en terme de morts et de blessés. Y avait-il un moyen de l’éviter ?

Oui, bien sûr qu’il y avait moyen de l’éviter, mais ce moyen n’est pas dans les mains d’Israël. En fait, ce que nous avons vu et ce que nous avons vécu à Gaza est la conséquence directe et immédiate de décisions qui ont été prises par le Hamas, des décisions délibérées dont le but est de créer cette violence parce qu’ils en profitent. Les images de morts palestiniens profitent au Hamas. Les attaques contre la frontière israélienne, cette utilisation de jeunes, de femmes, de vieilles personnes, elle profite à ces organisations terroristes et elle va à l’encontre des intérêts du peuple palestinien.

Emmanuel Macron a condamné la « répression » des manifestants palestiniens. Vous comprenez cette condamnation ?

Non, je ne comprends pas cette condamnation parce qu’Israël utilise et exerce son droit légitime de protéger ses frontières et de protéger sa population. Nous ne sommes pas face à une manifestation pacifique, nous sommes face à des émeutiers organisés dont le but est de pénétrer sur le territoire israélien et d’y causer des actes de violence et de terrorisme. Et dans ces circonstances-là, il est tout à fait légitime que l’armée israélienne protège nos frontières.

Le Koweit, suivi par d’autres pays dont la France, a demandé une réunion du Conseil de sécurité. Est-ce que cela vous inquiète ?

Non, nous n’avons rien à craindre parce que nous sommes tout-à-fait dans notre bon droit. Nous avons démontré, et nous continuerons à démontrer qu’il s’agit d’émeutes organisées et que, dans ces circonstances-là, nous n’avons pas d’autres possibilités, il n’y a pas d’autre alternative hormis la réaction militaire telle que nous l’avons vue. Nous sommes profondément désolés pour la perte des vies humaines mais la responsabilité en incombe au Hamas.

Que recherche le Hamas dans cette confrontation ? Est-ce que cela peut conduire à une escalade ?

Le Hamas utilise cette confrontation en fait à des fins tactiques qui n’ont rien à voir avec les incidents mêmes. En fait, le Hamas lutte pour sa survie parce qu’il a de moins en moins de sources financières, il a de moins en moins de sources d’armes et de munitions. Les tunnels d’attaque contre Israël sont détruits de manière systématique, et donc il essaie à tout prix de créer des incidents pour cristalliser et pour mobiliser l’opinion publique, particulièrement dans le monde arabe. Et il n’hésite absolument pas à sacrifier des vies humaines, à sacrifier des civils pour parvenir à ses fins.

Y a-t-il un lien entre ces manifestations organisées par le Hamas et la décision prise par Trump de transférer son ambassade de Tel Aviv à Jérusalem ?

Je crois que le Hamas n’a jamais eu besoin de prétexte particulier pour démontrer sa nature violente. Nous avons vu des attaques du Hamas ces dernières années, qui n’avaient aucune relation avec les événements d’actualité Cela fait onze ans que nous sommes victimes de tirs de roquettes du Hamas dans la bande de Gaza. Ils n’ont jamais eu besoin d’un prétexte particulier pour cela. Cette volonté du Hamas de créer des troubles lors du jour qu’ils appellent le jour de la Naqba, est une volonté qui existait déjà depuis bien avant la décision américaine de transférer l’ambassade de Tel Aviv à Jérusalem. Donc, il n’y a aucune corrélation, aucun lien entre les deux événements. Il y a en fait une utilisation de l’actualité pour leurs besoins, et ceci en utilisant le sang de leurs propres compatriotes à Gaza.