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Festival des séries à Cannes : Nehama, une série percutante made in Israel.

L’année dernière, les séries israeliennes avaient déjà connu un franc succès au Festival international des séries à Cannes : Canneséries. When heroes flyproduit par Keshet avait reçu le prix du meilleur film et Miguel, le prix d’interprétation. Tom Salama, son créateur vient de signer avec Canal +.

Aujourd’hui, c’est Nehama qui est mise à l’honneur. La série tragi-comique en compétition officielle a été ovationnée par un public Cannois toujours enthousiaste pour les storytelling atypiques. Ce n’est ni un thriller ni une série sur le Mossad mais l’histoire intime et singulière d’un homme qui est éperdument amoureux de sa femme. Il décide de sacrifier ses rêves d’acteurs pour rendre heureux ses 5 enfants. Une nuit, sa vie bascule. Sa femme décède dans un accident de voiture. Il se retrouve alors seul pour éléver une famille nombreuse.  Il fait preuve de courage et d’audace pour faire ce qui lui tient à coeur depuis toujours : faire rire les gens. Il décide de démissionner pour remonter sur les planches. Le message de l’auteur est limpide ; il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves.

Le créateur de la série a lui aussi une famille nombreuse, 7 enfants et une épouse dont il est éperdument amoureux. Mais Reshet Levi ne s’est jamais oublié pour réaliser ses rêves. Il est l’un des plus grand humoriste, et sans doute le scénariste et le réalisateur le plus primé d’Israël. Anxieux et hypocondriaque dans la vie, Reshet Levi avoue ses plus grosses angoisses dans la série ; perdre sa femme et tomber malade. Il joue pour la première fois dans un de ses films et s’accorde son propre rôle, le rôle principal. Yuval, sa fille ainée,  joue aussi son premier rôle « je suis la fille ainée de la famille dans la vie et dans la série mais mon personnage est totalement opposé à ma personnalité. Je joue vraiment la comédie et j’adore ce métier. C’était plutôt drôle de jouer avec mon père ».

L’Intimisme des frères Cohen, la fantaisie de Pedro Almodovar, la réalisation est étonnante et digne du 7ème art. Le réalisateur Tomer Shani explique qu’il travaille comme un peintre. Chaque personnage et chaque scène a sa couleur. Il collectionne les images et remet le tout en ordre comme une pallette de couleur. Le réalisateur commence son casting pendant l’écriture du scénario. Il refléchit au personnage avec le créateur et l’acteur qui n’a lu au départ qu’une petite partie du scenario.  Il choisit ses acteurs en fonction de la contradiction qu’ils ont avec leur personnage “Tout est en conflit dans la série. La mort est traitée avec esthétisme. La lumière, la musique, les dialogues, le film est construit sur les contrastes”. La première séquence est à couper le souffle. La série n’aura aucun mal à trouver un diffuseur. Affaire à suivre.