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Le palmarès de Canneséries : l’Israélien Reshef Levi récompensé

Dix œuvres en compétition entre comedies névrosées et drames d’anticipation, la deuxième édition de Canneseries cultive sa différence.

Le Festival international des séries de Cannes a récompensé l’Israélien Reshef Levi avec un prix d’interprétation pour Nehama, la série qu’il a crée et qui vient d’être achetée par  Canal +.

Le prix de la meilleure série a été attribué à « Perfect life », une série espagnole qui fait le portrait de trois amies trentenaires en crise. Le trio d’actrices a également reçu un prix spécial du jury pour leur interprétation exceptionnelle. Leticia Dolera, la réalisatrice, a tenu à souligner en recevant son trophée que la culture était une passerelle d’empathie pour lutter contre la haine, l’intolérance, et le machisme, qu’il fallait inclure le point de vue des femmes, qu’il fallait aussi parler de la pression d’être une superwoman. Entre impératifs sociaux et insécurité, les femmes espagnoles se débattent.

Le prix du meilleur scenario est revenu à l’excellente série Belge The Twelve, un procès sous haute tension à ne manquer sous aucun prétexte. Les deux scénaristes, Bert Van Dael et Sanne Nuyens, déjà  connus pour l’hôtel beau séjour sur Netflix, ont bien sûr revisionné Twelve angry men de Sidney Lumet mais aussi étudier de nombreux procès pour écrire leur série. Ils ont suivi sept jurés pendant 3 mois pour comprendre en quoi leur situation personnelle pouvait être capitale pour prendre leur décision finale. « Rien n’est noir ou blanc dans la vie. La moralité est entre les deux. On peut se retrouver juré et être coupable ». Les scénaristes insistent sur le fait « qu’ il était important de montrer l’humanité des jurés car leur vie influence toujours le procès et vice versa ». L’histoire du scenario a été largement inspirée par Delphine, le juré d’un procès, victime de la violence de son mari. C’est ainsi que structure et l’écriture de la série a été déterminée dans une direction intimiste. Sa force tient à ses personnages croisés qui jugent et qui pourraient être coupable ou victime à leur tour. Les acteurs principaux, Maake Cafmeyer et Johan Heldenbergh sont remarquables. Johan explique qu’il aime interpréter les drames, qu’il travaille avec son instinct. Pour lui, les gens ne sont ni bons ni mauvais mais ils sont plus ou moins faibles : « mon personnage aime les femmes mais il ne prend pas ses responsabilités. Il a de nombreuses cicatrices à gérer”.

La mode est donc à l’intimisme, à l’authenticité, abordant en profondeur des sujets très personnels. Les chaînes sont convaincues, voyons si les plateformes feront les mêmes choix.