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Le Billet de Alexandre Adler

Oslo : anatomie d’un échec

Des flonflons qui ont accompagné les accords à l’Intifada et au désenchantement.

Vingt ans déjà que les accords d’Oslo ont été signés et bientôt quinze qu’Arafat, organisant l’Intifada des Mosquées, les a rayés d’un trait de plume, mettant ainsi en faillite durable une gauche israélienne qui demeurait jusque-là la plus grande force politique organisée du pays. Car on ne peut, à l’évidence, dissocier l’évocation de ces accords de leur fin catastrophique. Mais peut-être un jugement plus précoce aurait-il dû être porté sur les conditions même de cette paix putative israélo-palestinienne dès sa naissance de 1993. Le conflit israélo-arabe qui est le véritable arc porteur d’un conflit israélo-palestinien qui n’en est que la conséquence inévitable a pris successivement trois figures différentes : le mufti Husseini, le raïs égyptien Gamal Abdel Nasser et le leader palestinien Yasser Arafat. Chacun de leur règne véritable est inauguré par une guerre, et se termine sur une guerre.

Hadj Amin al Husseini est l’organisateur de la Ligue palestinienne, des insurrections anti-juives et anti-britanniques de 1929 et surtout de 1936, de l’alliance stratégique avec l’Allemagne nazie enfin. Bien que les services secrets britanniques et français l’aient préservé après l’effondrement de Hitler, son rôle au Liban devient secondaire et même un peu embarrassant après la défaite arabe de la guerre d’Indépendance de 1948. Quatre ans plus tard et Nasser émerge du groupe des Officiers Libres, organisateurs de la chute de la monarchie égyptienne. Dès lors, le combat contre Israël quitte la scène locale pour prendre une dimension quasi-continentale et se trouve bientôt placé dans l’imaginaire arabe comme l’opérateur magique par lequel toutes les contradictions de ce monde complexe auront pu être levées. Né du triomphe diplomatique de l’affaire de Suez de 1956, le nassérisme s’effondre avec fracas dès 1967 et sans aucun doute avec la mort de son fondateur trois ans plus tard, à un moment où le maître de l’Égypte commençait déjà à donner des signes de lassitude face au nouveau militantisme palestinien.

Le troisième moment

Yasser Arafat incarne donc le troisième moment de la lutte israélo-arabe. Dialectiquement opposé au nassérisme antérieur, et conscient de l’impossibilité de porter la riposte dans les Territoires nouvellement occupés par Israël, Arafat sera donc une synthèse active de Husseini et de Nasser. Du premier, il conserve la notion de centralité de la question palestinienne pour l’ensemble du monde arabe, et va même vouloir incarner tout un temps une sorte de successeur potentiel d’un Nasser lâché par sa base égyptienne. Mais en même temps, les ambitions internationales d’Arafat orientent d’emblée sa stratégie. L’OLP, qu’il préside à partir de 1967, n’aura donc d’autre but que de s’emparer par la violence de l’un quelconque des États arabes voisins d’Israël afin de l’utiliser pour base d’un nouveau conflit où seraient entraînées les grandes puissances régionales, Égypte, Syrie, Irak et même Arabie Saoudite. Cette stratégie déstabilisatrice va rencontrer un premier démenti en 1970 quand, contre toute attente, la monarchie hachémite jordanienne résiste victorieusement à la tentative syro-palestinienne pour la renverser. Mieux même, le régime syrien se dissocie alors durablement de l’OLP après la prise de pouvoir de la fraction alaouite de Hafez el-Assad, hostile d’emblée à l’aventure jordanienne.

Qu’à cela ne tienne : les accords du Caire qui entérinent la défaite de Septembre Noir ouvrent néanmoins un champ d’expansion beaucoup plus vaste à l’OLP, le Liban. On connaît la suite : intervention massive des milices de l’OLP pour donner le coup de grâce au Liban chrétien et démanteler durablement le pays, fût-ce au prix d’une nouvelle rupture, beaucoup plus grave celle-là, avec l’État syrien, de nouveau engagé dans une stratégie contraire. Après sept ans d’occupation et d’exactions diverses au Liban, Arafat et les siens en sont chassés par l’invasion israélienne de 1982, laquelle recueille à l’époque l’approbation enthousiaste des chrétiens, mais aussi des chiites et des druzes du pays.

C’est alors que s’amorce l’ultime phase de l’hégémonie arafatienne sur le monde arabe, l’alliance organique de l’OLP et du Baas irakien de Saddam Hussein. Les deux dirigeants ont en effet en commun une série de détestations convergentes : envers la Syrie qu’ils combattent ensemble au Liban, contre l’Iran dont ils redoutent tous deux le dynamisme notamment au Liban, mais aussi contre les États-Unis coupables de soutenir Israël envers et contre tout, et bientôt à partir de 1983 contre l’Union soviétique gorbachevienne qui réduit instantanément le statut diplomatique de l’OLP et se tourne progressivement vers une réconciliation avec Israël, gagée sur ce qu’Arafat vivra comme une véritable tragédie, le droit à l’immigration des juifs soviétiques qui viennent à ce moment-là grossir de près d’un million d’individus la population juive de l’État d’Israël. On observera au passage que cette nouvelle alliance irakienne d’Arafat implique des relations de plus en plus étroites avec le grand allié stratégique de Bagdad en Occident, la France. Que celle-ci soit giscardienne, mitterrandiste ou bientôt chiraquienne. Malheureusement pour Arafat, cet édifice s’effondre d’un coup au printemps 1991.

Rendu fou d’exaltation et de colère par l’affaissement de l’Empire soviétique, Saddam Hussein joue son va-tout en envahissant le Koweït et en provoquant la crise internationale la plus grave traversée par le monde arabe depuis 1973. Et ici, Arafat aura brûlé ses vaisseaux. Contre son principal lieutenant Abou Ayyad qui prône avec un certain bon sens la tenue d’une conférence de réconciliation arabe, suivie ou précédée, par une évacuation de Koweït, Arafat se range inconditionnellement derrière le pouvoir de Bagdad. Il collabore à ce moment-là à l’assassinat d’Abou Ayyad, perpétré par les services secrets irakiens. Mais mieux encore, il met au service de la cause saddamiste tous les réseaux d’influence de l’OLP et sacrifiera ainsi à la vindicte des monarchies péninsulaires, la puissante communauté palestinienne de Koweït, expulsée sine die après la victoire militaire occidentale. C’est à peine trois mois plus tard que l’échec du putsch militaire et communiste contre Gorbachev à Moscou disloque définitivement ce qui demeurait de l’Empire soviétique.

Le 1er janvier 1992, Arafat n’a plus aucun allié : les derniers militaires soviétiques antisémites sont à la retraite, Saddam Hussein survit comme il le peut à un armistice qui lui est très défavorable et perd dès ce moment-là le contrôle du réduit kurde. Tandis que dans le monde arabe, c’est un concert généralisé de discrédit que lui organisent conjointement l’Égypte de Moubarak et l’Arabie Saoudite des Frères soudaïris (Khaled puis Fahd). C’est alors qu’Arafat concevra l’idée paradoxale mais féconde d’une paix des braves avec Israël. Côté palestinien, il n’y avait donc dans cette volte-face aucune forme de révision culturelle de l’hostilité fondamentale envers Israël, mais le constat réaliste d’un encerclement qu’il fallait rompre à tout prix.

La recherche d’un cercle vertueux

Le malentendu vient ainsi, d’abord, de cette situation dissymétrique. Car en Israël, les perceptions du conflit ne sont pas du tout les mêmes. Pour Israël tout d’abord, la fin de l’Union soviétique apparaît comme doublement favorable, en ce qu’elle a permis une alya massive des juifs russes, mais aussi à présent une diplomatie eltsinienne beaucoup plus favorable à l’État hébreu et même parfois franchement alliée. Cela, tandis qu’une pléiade de juifs russes émergent des décombres du soviétisme pour occuper des postes de premier plan, dans l’économie désétatisée plus encore. Débarrassé de toutes les menaces militaires sérieuses, l’État hébreu commence à envisager sérieusement l’instauration d’un état de paix durable au Moyen-Orient. Or, à la différence de Nasser qui n’avait pas survécu politiquement à sa défaite de 1967, Arafat s’accroche désespérément au pouvoir, fût-ce au prix d’un abandon de sa recherche d’hégémonie régionale qu’il avait commencé dès la mort du leader égyptien.

C’est ainsi que dans l’inventivité extraordinaire des négociateurs d’Oslo naît une solution apparemment géniale qui combinera les deux difficultés inhérentes à la recherche de la paix afin que les deux dynamiques pacifistes s’appuient l’une l’autre. Arafat et la direction de l’OLP peuvent rentrer inconditionnellement dans les Territoires palestiniens, à Gaza comme en Cisjordanie. Ils établiront bientôt les conditions matérielles d’un quasi-État et finiront par collecter plus de 80 % des impôts sur la population palestinienne. Dans le même temps, aucune modification territoriale irréversible n’est encore accomplie. Les négociateurs de la gauche israélienne espèrent donc dans l’enclenchement d’un cercle vertueux par lequel les progrès pragmatiques de l’État palestinien « hors sol », l’Autorité palestinienne, provoquera une évolution favorable des opinions arabes jusqu’au moment où l’État israélien pourra à son tour opérer les concessions essentielles en évacuant la majorité des Territoires occupés et en emportant vers une autre destinée une part substantielle des colons récents. D’ici là, Israéliens et Palestiniens apprennent sur le terrain à vivre ensemble, à accrocher de plus en plus leurs économies l’une à l’autre. Dans l’immédiat, les Palestiniens des Territoires comme ceux qui sont citoyens israéliens deviennent partie intégrante d’une même entité qui s’agrège tous les jours davantage au débat politique israélien.

Ici, la question légitime est bien de savoir si Arafat s’est rallié sincèrement à cette nouvelle logique, au moins dans un premier temps, ou si au contraire, pressé par un rapport de force extrêmement défavorable, il s’est efforcé de gagner du temps pour sortir, dès qu’il le pouvait, de cette logique de la réconciliation israélo-palestinienne qui lui était incontestablement parfaitement étrangère. Ici, il convient de distinguer deux périodes différentes. Dans une phase initiale, Arafat avait engrangé les sympathies nouvelles de la Maison-Blanche et l’appui unanime de la communauté internationale. Il avait repris le contrôle de la population palestinienne qu’il avait partiellement perdu lors de la première Intifada des années 1980, où les organisateurs initiaux avaient été soit des jeunes indépendants soit des militants islamistes du Hamas. Quand bien même toute cette révolution le préoccupait, Arafat pouvait se féliciter du redressement inespéré de sa situation, et secondairement piller les finances du nouvel État palestinien, en créant par ces bandes un nouveau réseau de concussionnaires et de bénéficiaires de la nouvelle paix.

Deux fers au feu

C’est l’époque de l’érection du casino d’Hébron pour blanchir l’argent de tous les trafics, c’est l’époque aussi d’un front de mer quasiment luxueux à Gaza dont les heureux propriétaires auraient été bien en mal de justifier l’existence des ressources qui permettaient cet essor. Mais, environ trois ans plus tard, Arafat change d’orientation. Contrairement à ce que prétend une certaine apologétique, l’assassinat d’Itzhak Rabin par des terroristes d’extrême droite juifs n’est pas pour grand-chose dans cette évolution. Ou plutôt, c’est la révélation de l’extraordinaire capacité de nuire des services secrets iraniens et syriens, appuyés en Palestine sur le Djihad islamique, qui sabotent en quelques mois le gouvernement provisoire de Shimon Pérès par la terreur et les attentats, tout le climat d’apaisement des trois années précédentes. Ils permettent ce qu’ils voulaient ardemment, à savoir la victoire d’une droite israélienne qu’ils espéraient intransigeante. Comme l’écrira un peu plus tard le grand écrivain de gauche Amos Oz, Téhéran et Damas avaient voté pour le Likoud et pour Netanyahou.

Dès ce moment-là, Arafat met en place une politique des deux fers au feu. Celle-ci, à la vérité, lui avait toujours mieux convenu dans son ambiguïté fondamentale. Ainsi, contrairement aux engagements pris, la Charte palestinienne ne sera jamais véritablement modifiée, en jouant sur des traductions fautives d’un texte arabe inchangé ; les manuels scolaires palestiniens, subventionnés par la Commission européenne, demeurent des appels violents à l’élimination de l’État juif. Et, sur le plan symbolique, l’Autorité palestinienne bloquera toute réconciliation véritable dans les domaines pourtant cruciaux de la culture et de l’économie. Ce double jeu délibéré apparaît en pleine lumière dans le refus de plus en plus évident d’Arafat et de ses hommes de réprimer un tant soit peu les actes de violence commis par les islamistes, contrairement aux engagements solennels pris à Oslo et réitérés à plusieurs reprises.

Dans ces conditions, le processus s’enlise et la restitution de territoires de plus en plus importants à l’Autorité palestinienne devient chaque fois l’objet d’un marchandage difficile qui érode la crédibilité même du processus vertueux tel qu’imaginé à l’origine à Oslo. Vers 1998, Arafat accomplit un nouveau pas dans la direction d’une sortie violente de ces accords, et ainsi de la paix israélo-palestinienne, qui, à l’évidence, n’était pour lui qu’une simple trêve. De nouveau, le facteur irakien joue un rôle important dans ce grand tournant stratégique. Avec l’aide de la Russie et de la France, Saddam Hussein s’est évadé des inspections intrusives des Américains et de l’ONU, il continue de manifester une militance agressive sur tous les fronts et, grâce à la contrebande, a levé entièrement les sanctions pétrolières, lui redonnant en période de hautes eaux des hydrocarbures tous les moyens d’une politique de retour à la subversion.

Le grand tournant

C’est également à cette époque que Bagdad entreprend un rapprochement de plus en plus substantiel avec les militaires pakistanais de nouveau au pouvoir et passés au stade nucléaire. Arafat sera donc avec les Talibans le second bénéficiaire de cette renaissance de l’Irak, couplée à une alliance pakistano-irakienne, dirigée en priorité contre l’Iran chiite, mais à terme aussi contre une Pax Americana qui fait pour beaucoup la part trop belle à Israël et à l’Inde. Pour autant, il n’y a aucun contact conspiratif entre le déclenchement de l’Intifada des mosquées à la fin 2000 et le grand attentat anti-américain du 11-Septembre un an plus tard. Simplement, on constate une véritable convergence d’analyse entre les uns et les autres. Il n’y a à cela rien d’étonnant, si l’on garde à l’esprit que la matrice intellectuelle d’origine est la même chez Arafat comme chez Oussama Ben Laden : les Frères musulmans égyptiens. Mais ici, si la perception converge, les visées stratégiques sont bien différentes. Arafat ne veut qu’une chose : se dégager de l’étreinte des accords d’Oslo et recréer au coeur de l’entité israélo-palestinienne une situation de désordre croissant afin d’isoler Israël sur le plan international et de différer pour plusieurs années tout règlement négocié, jusqu’à ce que, sans doute, les évolutions de plus en plus islamistes des opinions arabes qu’il perçoit parfaitement finissent par inverser le rapport de force avec l’État hébreu. Autrement dit, dans le gâtisme déjà perceptible du leader palestinien, un retour irréfléchi à la vieille stratégie de départ qui reposait sur la déstabilisation de la Jordanie puis du Liban.

Quelle extraordinaire tentation que de porter maintenant le chaos au coeur d’Israël même avec les applaudissements empressés de l’opinion européenne, gauche et droite presque confondues. Pour Oussama Ben Laden au contraire, le contexte n’était en rien régional mais mondial. Attirer les Américains dans un piège aux dimensions continentales, exactement comme l’Union soviétique était tombée vingt ans plus tôt dans le piège afghan pour n’en ressortir que couverte de blessures. C’est la raison pour laquelle le 11-Septembre, par son ampleur monstrueuse, éteindra comme le souffle d’un explosif particulièrement puissant l’incendie encore localisé du front israélo-palestinien. On peut même dater le moment précis du tournant d’Arafat de l’année 1998, où pourtant la gauche israélienne revient au pouvoir avec Ehoud Barak, mais où pour contourner le réformisme croissant des vieux cadres de l’Autorité palestinienne, Arafat crée clandestinement et sous leurs pieds une structure parallèle « l’Organisation » (en arabe Tanzim) qu’il confie à son nouveau lieutenant Bargouthi.

La stratégie de la confrontation

La suite est connue. Mas ses conséquences sont encore présentes et elles sont puissamment paradoxales. Dans un premier temps, en effet, Arafat parvient à remobiliser l’opinion palestinienne, dans le soutien financé par Saddam Hussein des attentats suicides et l’exigence renouvelée d’une destruction pure et simple de l’État d’Israël. Mais très vite, malgré les efforts d’aveuglement délibérés d’une presse européenne qui s’est souvent mise au service d’Arafat, on constate de plus en plus clairement les craquements au sein de l’Autorité palestinienne dans laquelle plusieurs voix autorisées (dont celle d’Abou Mazen) expriment leur distance avec la stratégie de la confrontation. À l’inverse, le Parti travailliste s’effondre.

Contre toutes les évidences d’une confrontation presque inévitable, Shimon Pérès et même Ehoud Barak, pour ne pas parler de Shlomo Ben Ami, avaient « survendu » une paix palestinienne dont ils faisaient miroiter des avantages faramineux, qui, de toutes les manières, ne pouvaient pas encore voir le jour. Dans le désarroi qui suit ce fiasco sans précédent, les Israéliens se retournent alors vers les représentants de la vieille génération, les deux lieutenants associés de Ben Gourion, Pérès et Sharon, pour éviter un règlement de compte trop difficile. Mais ici c’est tout le paradoxe : devant une scène politique vidée par la gauche institutionnelle, Sharon va imposer à un Likoud médusé le choix stratégique d’un retrait unilatéral de Gaza et à terme des Territoires, redonnant ainsi une légitimité entière, une fois l’Intifada des mosquées vaincue, à la création d’un État palestinien.

Malgré l’échec prématuré de cette stratégie et plus encore malgré la reconstitution par Netanyahou d’un Likoud assez valide pour gagner les élections, la notion d’État palestinien indépendant a fini par faire l’unanimité de la classe politique traditionnelle, à gauche comme à droite. Et le chemin parcouru vers la paix chez les Israéliens se traduit par le fait que les leaders les plus évidents d’une solution négociée, Tzipi Livni ou Dan Meridor, proviennent aujourd’hui de la droite révisionniste et non de la gauche socialiste. Côté palestinien enfin, le choix d’Arafat de saboter puis de détruire les accords d’Oslo aura abouti à deux solutions opposées et aujourd’hui rivales : l’émergence d’une force islamiste majoritaire, le Hamas, dont le programme réel a été anticipé par le tournant terroriste Arafat-Barghouti d’Al Fatah. Et en face, par la persistance d’un courant gestionnaire et négociateur qui, sans le dire ouvertement, a toujours la nostalgie de ces années ou Israéliens et Palestiniens avaient éprouvé le goût étrange d’une paix sans doute précaire mais parfaitement possible.