En Octobre 2010, L’Arche titrait « Qu’ont-ils à se dire ? Israéliens et Palestiniens : l’art du dialogue dans la rupture ». Le magazine consacrait alors un dossier entier à la question des pourparlers de paix et s’interrogeait sur les vraies capacités politiques de Binyamin Netanyahou.
Depuis 1977, le Likoud a remporté la plupart des élections qui se sont tenues en Israël. Son vieux slogan, « Seul le Likoud peut », reste probablement le mot d’ordre le plus efficace dans l’histoire du parti. Ces mots résument une réalité politique. Ils reposent sur une hypothèse qui est devenue chez nous un cliché : seul un gouvernement de droite est capable de prendre des décisions internationales courageuses, parce qu’un tel gouvernement peut s’assurer le soutien d’une part significative de l’électorat et du monde politique de droite, et qu’en plus
il bénéficiera à gauche d’un soutien automatique.
Cette analyse est parfaitement logique. Cependant, elle s’appuie sur deux facteurs clés chez le premier ministre en exercice : le désir et l’autorité. Ariel Sharon était si déterminé à faire passer le désengagement de Gaza qu’à un moment donné il a divisé le Likoud en emmenant avec lui la moitié du parti. Avant lui, Menahem Begin avait décidé sans un moment d’hésitation de conclure un traité de paix historique avec l’Égypte. (…)
Une femme et onze hommes ont exercé, jusqu’ici, la fonction de premier ministre en Israël. Certains étaient meilleurs que d’autres, et à tous on peut reprocher des erreurs et des échecs. Mais nous n’avons jamais eu un premier ministre comme Netanyahou : il s’agit d’une personne qui est tout simplement incapable de prendre des décisions.
Ouri Misgav, Yediot Aharonot, 6 septembre 2010.
