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France

L’Etat réaffirme sa fermeté face à l’islamisme radical

Alors que se poursuivent les interpellations, le gouvernement multiplie les déclarations.

« Il y a des cellules, je ne sais pas encore l’importance, des enquêtes sont encours, qui veulent faire de l’islamisme radical une cause de haine et d’agression. Nous ne les lâcherons pas, nous les pourchasserons, nous les éliminerons. » Ce discours de fermeté tenu par François Hollande illustre la position résolument intransigeante de l’exécutif depuis le démantèlement d’une cellule salafiste dans le cadre de l’enquête sur l’attaque à la grenade d’une épicerie casher de Sarcelles le 19 septembre. Manuel Valls a été le premier à afficher une détermination sans faille dans cette lutte contre le terrorisme islamiste qui revêt désormais un nouveau visage puisque selon le ministre de l’Intérieur, nous avons désormais à faire à des « Français, nés en France. […] Parfois convertis à l’Islam et qui ont versé dans l’islamisme radical, mêlant délinquance, criminalité, antisémitisme virulent et soif d’un absolu de haine et de violence. » C’est pour cette raison que le locataire de la place Beauvau a appelé « à la mobilisation de toute la société », insistant : « nous devons tous prendre part à une nécessaire mobilisation générale » face au terrorisme.

Si sept membres présumés de cette cellule islamiste (âgés de 19 à 25 ans) démantelée en région parisienne, à Strasbourg et à Cannes, ont été mis en examen pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme et écroués, les deux auteurs de l’attaque de Sarcelles sont toujours en fuite. Le procureur de Paris, François Molins, a précisé que d’après les témoignages et les vidéos de surveillance, « les deux jeunes, un Noir et un Blanc, qui ont lancé la grenade sont encore dans la nature ». C’est sur les restes de cet engin que les enquêteurs avaient relevé les empruntes de Jérémie Louis-Sydney, tué lors de son interpellation à Strasbourg ; signe que le jeune homme, vraisemblablement le chef du réseau, aurait préparé l’explosif. Depuis, la police a trouvé dans un box dont la clef se trouvait chez Jérémy Bailly, interpellé à Torcy en Seine-et-Marne, de nombreuses armes et des éléments pouvant servir à la fabrication de bombes comme celles utilisées en 1995, ainsi qu’une liste d’associations juives à son domicile. Ces découvertes font de lui le principal suspect dans cette affaire, même si les responsabilités exactes restent à définir.

Quoi qu’il en soit, il s’agit du « démantèlement d’un groupe terroriste qui est probablement le plus dangereux mis au jour depuis 1996 en France », selon François Molins, d’autant que l’enquête se divise en deux volets : l’attaque de l’épicerie de Sarcelles et un réseau de jihadistes. Une filière de recrutement de candidat au jihad, notamment pour aller combattre en Syrie. Deux des interpellés ont joué un rôle clef dans cette filière et l’un d’eux s’est récemment rendu en Egypte et en Tunisie avec Jérémie Louis-Sydney pendant trois mois. Un point important pour la justice puisqu’après les tueries de Mohamed Merah, le Sénat et l’Assemblée nationale examineront ces prochains jours un projet de loi qui permettra de poursuivre les Français qui commettent des actes de terrorisme à l’étranger ou qui partent d’entrainer à la « guerre sainte ».