Face à l’escalade des violences entre Israël et Gaza, le ministre des Affaires étrangères a effectué un aller-retour dimanche 18 novembre en Israël et à Ramallah pour tenter de négocier un cessez-le-feu.
« La guerre n’est pas une option. Ce n’est jamais une solution. Il y a urgence à intervenir » a martelé Laurent Fabius face à ses interlocuteurs israéliens et palestiniens. Lors de ce déplacement d’une journée, le chef de la diplomatie française a rencontré les principaux dirigeants israéliens, le Président Shimon Pérès, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Ehud Barak et son homologue Avigdor Lieberman. Tous lui ont répondu qu’Israël n’avait pas d’autre choix que de se défendre face aux tirs de roquettes. « La situation dans la bande de Gaza comme en Israël est très difficile, avec beaucoup de morts », a déclaré Laurent Fabius. « La France veut être un facilitateur du cessez-le-feu », et de rappeler la « position spécifique de France, amie d’Israël et qui traditionnellement défend les droits des Palestiniens ». Le chef du Quai d’Orsay a toutefois reconnu ne pas avoir de contact direct avec le Hamas « tant qu’il n’a pas expressément renoncé à la violence » et compte sur l’Egypte, et la position privilégiée de son président Mohamed Morsi, pour apaiser une situation explosive. Le Président égyptien a d’ailleurs été tenu informé par François Hollande des démarches de Laurent Fabius. Précisant la stratégie de Paris, dans laquelle le Caire doit jouer un rôle central, le chef de la diplomatie a indiqué qu’en parallèle des négociations officielles, des entretiens informels se déroulaient par téléphone ou lors de rencontres secrètes en Egypte. L’ancien Premier ministre a également dit avoir parlé avec Bill Clinton, Ban Ki-moon, ainsi qu’avec des responsables turcs et qataris. « On peut travailler en deux phases, a-t-il dit lors d’une conférence de presse dimanche soir avant de quitter Tel-Aviv, le cessez-le-feu, puis le traitement de toute une série de problèmes qui se posent à Gaza. Il est possible qu’en ce qui concerne la deuxième phase, il y ait un certain nombre de garanties internationales », mais il n’a pas précisé lesquelles. La principale revendication des islamistes de l’enclave palestinienne est aujourd’hui la levée du blocus israélien, mais en Israël les dirigeants déclarent que pour eux, la seule condition à une trêve est la cessation complète et immédiate des tirs de roquettes sur leur sol.