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France

Une délégation juive américaine à Paris

« Nous ne sommes pas là pour donner notre avis, mais pour écouter et comprendre. »

La semaine dernière, la délégation de la Conférence des Présidents des organisations principales de la communauté juive (CPMAJO) qui se réunit pour son 39e rendez-vous annuel en Israël, s’arrêta à Paris. La visite, organisée par le Président du Crif Richard Prasquier et de son assistante Eve Gani, fut une première. Elle reflète à la fois le désir des dirigeants juifs américains de mieux connaître et comprendre la situation en Europe en général et en France en particulier, ainsi que l’investissement concret de la part du Crif dans la réalisation de ce rapprochement historique. Lors de cette visite, Ron Lauder, l’ancien président de la délégation fut honoré par la remise de la Légion d’honneur des mains du Président Hollande ; C’est le président actuel de la délégation, Richard Stone, qui reçut quelques journalistes afin de s’entretenir sur le bilan de ces journées.

Un programme très chargé, organisé par le Crif, où ils purent discuter avec le Président de la République, ainsi que les ministres Laurent Fabius, Jean-Yves le Drian et Manuel Valls, du Maire de Paris et de figures de l’opposition tel Jean-François Copé. A cela s’ajoutèrent les rencontres avec les dirigeants des associations et communautés juives (FSJU, AIU, Consistoire, Sarcelles…) et du Mémorial de la Shoah. Cela, comme le dit Stone « afin d’évaluer la situation des juifs en France, d’un point de vue communautaire et sécuritaire. Nos enfants sont très vulnérables. Nous vivons des temps difficiles. Les besoins en matière de sécurité sont très substantiels. » Il reconnaît la difficulté de garantir la sécurité et la qualité du travail des autorités en la matière : « Les autorités françaises réalisent l’importance d’empêcher les actes antisémites, souvent camouflés sous l’antisionisme. Cette protection doit se faire de manière appropriée, afin de ne pas créer un climat de psychose. »

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Lors de ces discussions politiques avec les dirigeants de l’Etat, ils évoquèrent également les sujets internationaux telle la situation au Mali. « La France y mène une opération importante pour rétablir les libertés du peuple malien. Les Américains comprennent et soutiennent cette action, aussi bien d’un point de vue militaire qu’humanitaire. » En même temps que leur visite, les autorités bulgares ont rendu leurs conclusions concernant l’enquête de l’attentat anti-israélien sur leur territoire. « L’implication du Hezbolla

h dans l’attentat en Bulgarie montre qu’il est d’autant plus nécessaire de le mettre sur la liste des organisations terroristes en Europe. » Au-delà de cette remarque, Stone pointe l’importance de l’enquête. « La Bulgarie a eu le courage de mener l’enquête, de la rendre publique. Cela les a mis dans une position délicate pour un petit pays face à de futures menaces terroristes. »

La visite d’Obama en Israël

Questionné sur leur voyage à venir en Israël, Richard Stone souligne le challenge auquel fera face le Président Obama lors de son second mandat : arriver à une paix juste et garantie entre Israéliens et Palestiniens, reflétant le soutien qu’il exprime depuis longtemps pour le besoin de ces deux peuples à jouir de deux Etats. « Chaque Président américain souhaite y arriver, depuis au moins 20 ans. Cela fut souvent raté de peu, principalement à cause du refus des Palestiniens d’aller jusqu’au bout des négociations. » Stone donne ensuite la position officielle de la Conférence des Présidents à ce sujet : « Nous soutenons deux Etats pour deux peuples, mais estimons que ces négociations doivent se dérouler entre les acteurs principaux, en tenant compte de leurs paramètres. Il y a d’ailleurs en Israël un consensus à ce sujet. La droite et la gauche ont des positions très proches qu’on peut résumer à ceci : ‘La droite ne donnera pas son accord pour deux Etats sans garanties sécuritaires, tandis que la gauche s’assurera que ces garanties sécuritaires soient présentes pour que deux Etats soient possibles. »

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Richard Stone déclare avoir été fortement marqué par deux rencontres, qui résument bien les espoirs et craintes des juifs de France. Tout d’abord, celles avec le Recteur de la Grande Mosqué de Paris, Dalil Boubakeur et l’Imam de Drancy Hassan Chalghoumi. « Ces hommes de bonnes volonté condamnent les extrémismes de toutes les religions et nous ont accueilli très chaleureusement. » Mais en matière de réception, il fut très émouvant et difficile pour les dirigeants américains de visiter la communauté de Toulouse et de rencontrer ces enfants qui se reconstruisent après le drame. « La visite à Toulouse a été bouleversante. Ron Lauder et moi nous avons pu parler aux enfants et ceux qui les encadrent. » Une visite qui s’est déroulée deux heures avant l’attaque au couteau contre un étudiant. Craintes et espoirs, mais surtout dialogue et rencontres qui permettent de mieux évaluer ces deux sentiments, grâce au travail sans précédent de Richard Prasquier, Eve Gani et l’équipe du Crif.

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