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Religion

Benoît XVI laisse vacant le siège de St Pierre

En « démissionnant » pour raison de santé, le Pape Benoît XVI a créé une situation quasi inédite au Vatican, le seul précédent remontant à 1294, et ouvre la voie à toutes les spéculations.

Voici une semaine que Benoît XVI a officialisé son renoncement. Actuellement retiré pour les traditionnels « exercices spirituels » de Carême, le Pape ne peut empêcher les spéculations d’aller bon train quant au nom de son successeur, d’autant que le Conclave pourrait être avancé aux alentours du 10 mars. Aucun « papabile » ne semble pour l’instant se dégager mais certains noms reviennent plus que d’autres : le cardinal canadien Marc Ouellet, l’archevêque de Milan Angelo Scola, le Ghanéen Peter Turkson, le cardinal de Vienne Christoph Schönborn et l’archevêque de San Paolo, Odilo Pedro Scherer. S’il est totalement impossible d’avoir la certitude que ce sera l’un d’eux qui sera élu le mois prochain, la seule chose de sûre est que le prochain Pape « devra être d’une grande ouverture d’esprit » avec « une capacité à accueillir et à comprendre les différentes cultures », comme l’a expliqué le cardinal de Paris, André Vingt-Trois.

Une nécessité, en effet, alors que Benoît XVI a été reconnu par de nombreux responsables religieux comme ayant davantage ouvert l’Eglise Catholique. Le Grand rabbin ashkénaze d’Israël, Yona Metzger, a ainsi déclaré qu’il avait amélioré les relations entre le christianisme et le judaïsme et contribué à « une diminution des actes antisémites dans le monde ». De même que le président du Congrès juif mondial, Ronald S. Lauder, pour qui Benoît XVI « a compris que la négation de l’Holocauste par des responsables de l’Eglise ne devait pas rester sans réponse et s’est élevé contre ça ».

Le 17 février dernier, le Pape a appelé l’Eglise à « se réorienter », à se « renouveler » et à « ne pas avoir peur d’affronter le combat contre l’esprit du mal ». D’ici à son départ, il fera encore deux apparitions publiques, le 24 février pour un ultime Angélus et le 27, pour une audience générale organisée exceptionnellement Place Saint Pierre. Le 28, à 20h, il quittera ses fonctions pour se retirer à Castel Gandolfo, la résidence d’été des Papes, jusqu’à l’élection de son successeur. Il reviendra ensuite au Vatican pour vivre dans un couvent, à deux pas de ses appartements actuels, mais pour vivre « caché du monde », afin de « méditer, de prier et d’écrire ».