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France

Shimon Peres à Paris : affaire Merah et dialogue interreligieux

Avant de clôturer sa tournée diplomatique européenne au parlement de Strasbourg, Shimon Peres a fait escale les 9 et 10 mars derniers à Paris. Invité à déjeuner par François Hollande à l’Elysée, le président israélien a également eu de nombreux entretiens avec des responsables de la communauté juive française. Le temps fort de sa présence dans la capitale demeure toutefois la rencontre, dimanche matin, veille de l’anniversaire du premier meurtre de M. Merah, avec une importante délégation de dignitaires religieux musulmans.

« Toulouse, c’était certainement un tournant parce que celui qui a voulu tuer a montré le visage le plus hideux du crime ». C’est en ces termes que Shimon Peres a commencé à évoquer la tuerie de l’école Ozar Hatora devant une vingtaine d’imams et de responsables d’associations de musulmans, essentiellement de région parisienne, dans un grand hôtel parisien. A la tête de cette délégation, Hassen Chalgoumi, l’imam de la mosquée de Drancy, a insisté sur le fait que Mohamed Merah a « assassiné des musulmans avant de tuer des juifs », ajoutant : « notre combat de tous les jours est dirigé contre l’intégrisme et la violence ».

Dans son discours, l’imam Chalgoumi a voulu apaiser le climat tendu dans lequel la crainte nourrit les amalgames, en rappelant que « pour les imams en France, la vie humaine est plus sacrée que La Mecque » et que « c’est ce qu’on enseigne en France », se défendant ainsi contre les accusations d’avoir « importé le terrorisme » dans l’Hexagone, « nous, on n’a pas importé le conflit, il faut au contraire exporter la paix et l’amitié », a-t-il dit au président israélien.

A l’issue de cette rencontre, Shimon Peres s’est dit « très impressionné par le courage » de ces responsables religieux musulmans qui, auparavant, s’étaient rendus en Israël et fin janvier, au mémorial de la Shoah de Drancy. Le prix Nobel de la Paix a appelé « à construire un message positif de courage et ne pas avoir peur » de s’engager pour le défendre « parce que les terroristes ne sont jamais aussi forts que nous le pensons et jamais aussi importants qu’ils le disent », a-t-il précisé dans un sourire à ses interlocuteurs.