« Interrompre le dialogue amène les préjugés et la haine, lesquels amènent l’intégrisme. »
C’est ainsi que le Cheikh Omar Kayal résumait la visite en France des imams israéliens.. Constituée de 6 autres personnalités arabes israéliennes, la délégation est venue à Paris en réponse au voyage des imams français en Israël il y a peu de temps. Présente au Quai d’Orsay vendredi, elle s’est également entretenue avec des responsables des communautés juive en musulmane de France, par l’intermédiaire du Crif.
Traduction et discussions simultanées en hébreu, arabe, français et anglais. Parmi les traducteurs on trouvait l’imam Chalgoumi. Bien plus qu’une réunion officielle, il s’agissait d’apprendre à connaître les réalités complexes des deux pays et des populations qui y vivent le plus souvent en harmonie. « Nous ne sommes pas là pour jeter des fleurs, nos échanges en Israël ne sont pas diplomatiques », déclara Bahig Mansur, le directeur du département des cultures au ministère des Affaires étrangères. « Cela va des discussions formelles jusqu’au don d’organes. Comme le cas de cette jeune fille arabe qui décida de donner ses deux rétines et ses reins à des enfants israéliens malades sans désirer savoir s’ils sauveront des enfants juifs ou arabes. Et les cas contraires sont également fréquents. »
Richard Prasquier, le Président du Crif, déclara être très heureux et honoré de cette rencontre exceptionnelle. « Parmi nous se trouvent des religieux… et des laïcs. Notre objectif commun est l’amélioration des relations entre juifs et musulmans. » Déjà impliqué de nombreux projets de coexistence en Israël, le Crif a tenu à favoriser ces rencontres en France et ainsi dépasser les préjugés et inquiétudes. Il fut également question du voyage effectué en Israël par les imams français et de leurs différentes appréciations.
Les imams israéliens décrirent des cas concrets de travail en commun dans les différentes régions du pays. Ainsi, le Cheikh Rashad Abu Alhiga raconta comment les trois communautés de Haïfa célèbrent ensemble les fêtes religieuses, sous le patronage de la mairie.
Le Cheikh Kayal expliqua l’ancienneté de cette fraternité entre juifs et musulmans en reprenant le premier rendez-vous réussi entre les deux croyances. « Le Prophète, lorsqu’il est allé de la Mecque à Médine, a rencontré une délégation de rabbins. Ils se sont réunis comme nous aujourd’hui. Il ne disposaient que d’une seule jarre. Le rabbin et le prophète ont bu dans cette même jarre. On raconte avec fierté ces hadith à notre jeunesse.
