La commémoration de l’attentat de Pittsburg  |  Israël terre de tourisme !  |  Le monde change. L’Arche aussi. L’édito de Paule-Henriette Lévy  | 
France

Roger Cukierman : « On ne peut exclure de nouveaux attentats meurtriers »

Lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière, le nouveau président du CRIF a fait part de son inquiétude concernant les développements politiques récents et les menaces liées aux conflits internationaux. Dressant le constat qu’il a fallu un certain temps à la droite et à la gauche pour reconnaître les nouvelles manifestations d’antisémitisme, Roger Cukierman a rappelé que sur tous les actes racistes recensés en France l’an dernier, 55 %  l’étaient contre des personnes juives.

Et ce qui semble évoluer, c’est le rapport au visible, sous toutes ces formes. Les juifs portant un signe religieux dans la rue et susceptibles d’être attaqué par des groupes, des produits israéliens fabriqués dans les Territoires et dont l’étiquetage rendrait visible leur « menace » potentielle. Ne contestant pas aux autorités politiques le droit de critiquer Israël, Roger Cukierman s’interroge sur cette indignation très sélective, ignorant la situation en Syrie par exemple. L’antisionisme se présentant lui aussi comme une expression de plus en plus claire de l’antisémitisme. Les progrès des mouvements d’extrême droite en Europe, et pas seulement en Europe de l’Est préoccupent actuellement les instances dirigeantes du CRIF.

L’autre thème principal abordé lors de cette rencontre avec la presse fut la volonté d’ouverture. Mot galvaudé depuis quelques années et dont la définition n’est pas toujours évidente. Surtout que les exigences en la matière semblent être multiples. Tout d’abord au sein du CRIF, où la représentativité va être discutée avec différentes associations dont le Consistoire. Afin de favoriser cette évolution, Roger Cukierman souhaite la participation à l’assemblée du CRIF de 20 personnalités du monde civil, d’horizons variés. Syndicats, mouvements religieux, institutions politiques et sociales seront aussi plus régulièrement rencontrées dans une volonté de favoriser le dialogue. Entre les manifestations d’un besoin d’être rassuré et une envie de voir les choses évoluer, la nouvelle direction du CRIF semble avoir devant elle des années très denses et délicates.