Le président allemand Joachim Gauck se rendra en septembre prochain à Oradour-sur-Glane, une première dans l’histoire depuis le massacre de ses villageois le 10 juin 1944 par la Waffen SS. Ce jour-là, 642 personnes avaient été assassinées, dont 247 enfants, et seulement six habitants de ce village de Haute-Vienne avaient survécu. La portée de cette visite revêt une portée symbolique d’une importance majeure, d’autant que parallèlement au rapprochement franco-allemand qui suivit la Seconde Guerre mondiale, les tensions restèrent palpables durant des décennies entre le village martyr et le voisin d’outre Rhin. Ce n’est que depuis une quinzaine d’années qu’un processus de rapprochement est en marche, à travers des visites du maire d’Oradour en Allemagne, et des échanges sportifs et éducatifs avec des élèves allemands.
Si la date n’a pas encore été fixée, l’on sait que l’initiative revient à François Hollande qui recevra son homologue pour une visite d’Etat, début septembre, et que ce déplacement sera organisé en dehors de tout calendrier protocolaire afin de ménager « une forme de délicatesse » à l’égard des victimes. En septembre dernier, Robert Hebras, l’un des trois survivants encore en vie s’était vu remettre, à 87 ans, sur ordonnance du président Gauck, la Croix fédérale, l’une des plus prestigieuses distinctions allemandes pour récompenser son action dans le processus de réconciliation entre la France et l’Allemagne et pour avoir encouragé la bonne entente entre les peuples.
Mais le dossier de ce qui représente le plus important massacre de civils sur le sol français par les troupes nazies n’est pas encore refermé puisque six suspects impliqués dans cette tuerie seraient encore en vie. La découverte de documents de l’ex RDA aurait permit de les identifier et une enquête pour crime de guerre est actuellement en cours.