Il était jusqu’à son arrestation l’année dernière en Hongrie le criminel de guerre nazi le plus recherché au monde. Laszlo Csatari est décédé dans un hôpital de Budapest samedi 10 août, à 98 ans, après avoir échappé toute sa vie à la justice.
Condamné à mort par contumace en 1948 à Kosice, alors en Tchécoslovaquie, où il organisa de 1941 à 1944 la déportation de plus de 15 000 juifs, Csatari se réfugia au Canada. Il y vécut sous une fausse identité pendant des années comme marchand d’art. Ce n’est qu’en 1995 que les autorités canadiennes démasquent l’ancien nazi et celui-ci fuit alors en Hongrie, où il ne fut apparemment jamais inquiété. Jusqu’à son arrestation en juillet 2012 et son placement en résidence surveillée.
En avril dernier le tribunal de Kosice avait formellement commué sa peine de mort en réclusion à perpétuité, la peine capitale ayant été abolie, ce qui ouvrait la voie à son extradition réclamée par Bratislava qui souhaitait le rejuger. Le procès devait s’ouvrir le 26 septembre prochain.
Pour le Centre Simon Wiesenthal, « C’est une honte que Laszlo Csatari, un acteur condamné et impénitent de la Shoah, qui était finalement inculpé dans son pays pour ses crimes, ait échappé à la justice et à la condamnation à la toute dernière minute ». Même indignation de la communauté juive de Slovaquie qui dit n’avoir « jamais cru que Csatari vivrait assez longtemps pour être jugé sur terre ». A Paris, Serge Klarsfeld explique que ce cas montre la difficulté de juger les plus vieux criminels nazis « qui ont entre 90 et 100 ans », ajoutant que leur jugement est « de plus en plus difficile car ils meurent et que toute la difficulté est de prouver leurs crimes en raison de l’absence de témoins ».
En Allemagne, la justice étudie actuellement les cas d’une cinquantaine de personnes, toutes nonagénaires.