A l’occasion de ce forum, organisé par l’Institut Léon Askénazi (ILA), nous avons rencontré Lucia Bensimon, chargée de l’accompagnement et du recrutement des candidat.
Alors que nous vivons une crise économique difficile, le travail social offre-t-il des perspectives d’emploi ?
Lucia Bensimon : Par définition, le travail social vise à réajuster une société, à rétablir les rapports de forces, à aider un sujet à retrouver une place d’acteur. Plus que jamais le travail social a des opportunités à offrir. Période de bouleversements des représentations familiales, panne de l’ascenseur social, l’école laisse beaucoup de jeunes sur le carreau, nous vieillissons mais à défaut d’aidants familiaux, les besoins sont criants… Autant de secteurs sociaux dans lesquels la communauté s’engage, innove dans ses projets, a des réponses spécifiques à apporter par le truchement de professionnels diplômés et partageant des valeurs communes.
Quelles sont les différentes familles de métiers ?
Sur le terrain, les équipes sont pluridisciplinaires et interviennent ensemble. Les formations vont s’efforcer de construire des identités de métiers mais les choses selon les services ne sont pas aussi tranchées. Ailleurs, en Europe on évoque le social worker avec des spécialisations davantage marquées en termes des publics que l’on accompagne que de définitions de métiers spécifiques. La réforme des diplômes sociaux en France s’achemine peu à peu vers ce type.
L’éducation spécialisée : éducateurs spécialisés et moniteurs éducateurs interviennent dans l’accompagnement éducatif de publics divers : relevant de la protection de l’enfance, de l’aide sociale à l’enfance, du handicap, adultes marginalisés, en situation de grande précarité…
Maisons d’enfants, services de prévention, instituts médico-éducatifs, établissements d’aide par le travail…
Le service social : assistants de services sociaux, conseillers en économie sociale et famille : vont intervenir davantage dans une relation duelle, à aider la personne au-delà des aides d’urgence à comprendre les freins qui parasitent son autonomie, à la lumière de l’histoire de vie.
La petite enfance : éducateurs de jeunes enfants (nous avons 2 hommes qui se forment et souhaitent travailler en crèche, la diversification des métiers existe aussi de ce côté-là !) auxiliaires de puériculture.
Les métiers de l’aide aux personnes : auxiliaires de vie sociale, aide médico psychologiques, apporter soins et sociabilité aux publics les plus vulnérables.
L’animation, qui rejoint peu à peu le social : animation en maison de retraite, avec des spécialisations autour du handicap.
Doit-on être diplômé ?
Oui. Définitivement oui. Les structures de la communauté travaillent en cohérence avec les pouvoirs publics qui les soutiennent financièrement sur les postes professionnels notamment, et sont soumis à des obligations sur l’organisation des équipes dont 80 % doivent être titulaires des diplômes requis. On peut entrer avec un diplôme de base et bénéficier de la VAE pour s’élever à l’issue de 3 ans d’expérience. Par exemple, un moniteur éducateur ou un aide médico-psychologique qui fera reconnaître ses acquis pour obtenir le diplôme d’éducateur spécialisé, une titulaire
du cap petite enfance qui vise au diplôme d’éducatrice de jeunes enfants… mais il faut autant que possible avoir un diplôme.
Quel rôle joue l’ILA dans la formation et l’emploi ?
Foin de modestie. Osons, nous sommes devenus peu à peu un maillon fort. S’ORIENTER, SE FORMER, TROUVER UN EMPLOI. Nous avons largement contribué à prouver nos compétences dans ces 3 axes. Nous avons un rôle d’interface à plusieurs niveaux, du fait de notre connaissance de plus en plus fine de l’orientation et des attentes dans ces métiers auprès des associations qui nous confient leurs recrutements… Notre accompagnement se déroule tout au long des études, pour accompagner sur les écrits, prévenir les moments de découragements, rechercher des stages…