La capitale économique d’Israël ne cesse de s’affirmer au niveau international comme la métropole méditerranéenne des startup. La semaine dernière, Facebook a annoncé son acquisition d’Onavo ; cette jeune entreprise créée en 2010 a bâti son succès sur le développement d’une application mobile permettant aux utilisateurs de Smartphones de réaliser des économies. En compressant les données Internet de 80%, l’application Onavo Extend optimise la quantité de forfait utilisé, en particulier lors de voyages à l’étranger.
Facebook souhaite utiliser cette technologie afin de réaliser son projet de grande envergure Internet.org. L’objectif consiste à offrir un accès Internet aux quelque cinq milliards de personnes dans le monde qui n’en bénéficient pas encore aujourd’hui.
Pour cette acquisition, Mark Zuckerberg a mis sur la table près de 100 millions d’euros. Il s’agit de la troisième startup israélienne que s’offre le géant des réseaux sociaux, après Snaptu et Face.com. Mais cette fois-ci, Facebook entend gérer son investissement d’une manière différente. Au cours des deux précédents rachats, les équipes israéliennes avaient déménagé en Californie. Les trente employés d’Onavo resteront quant à eux dans leurs bureaux de Ramat-Gan, au nord de Tel-Aviv, et la startup continuera par ailleurs à gérer ses produits comme une marque autonome. Onavo est donc en passe de devenir le premier centre de recherche et développement de Facebook sur le sol de l’Etat hébreu.
Guy Rosen et Roi Tiger, fondateurs d’Onavo, ont acquis leur savoir-faire dans les hautes technologies au cours de leur service militaire dans une unité de renseignement ; cette fusion couronne leur entreprise. La société de capital-risque israélienne Magma Venture Partners, l’un des investisseurs d’Onavo, réalise ainsi sa deuxième grosse opération de l’année dans le secteur des applications mobiles ; pour mémoire, en juin dernier, Google avait racheté Waze, le GPS israélien, pour près d’un milliard d’euros.
L’opération du titan américain d’Internet confirme la position de Tel-Aviv en tant que plateforme officielle des startup. Cette métropole a désormais acquis le même statut que San Francisco, New York ou Londres. Selon le centre de recherche israélien IVC, les startup locales ont attiré 480 millions d’euros au cours du troisième trimestre 2013 – le plus gros chiffre depuis la bulle Internet de 2000.
Ville startup, la cité balnéaire israélienne développe une politique d’encouragement à l’implantation d’entreprises étrangères : réduction des impôts locaux, mise à disposition d’espaces de travail, organisation de conférences et d’événements. Le ministère des Affaires Etrangères facilite également l’obtention de visas pour les professionnels du secteur dont bon nombre sont originaires d’Asie du Sud-Est.
La ville qui ne dort jamais est pleine de ressources et offre une atmosphère propice aux jeunes talents. Le célèbre sans-gêne israélien et le faible niveau de hiérarchie favorisent les interactions entre petites et grandes startup ; la culture sous le drapeau à l’étoile de David admet également l’indulgence envers l’échec et favorise l’entraide. Avec la mer et le soleil omniprésents.