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Israël

Inauguration du mémorial Lustiger à Jérusalem

Plus de deux cents personnalités religieuses et civiles, juives et catholiques, étaient présentes le 23 octobre dernier au monastère d’Abou Ghosh, près de Jérusalem, pour inaugurer le mémorial en souvenir de l’ancien cardinal archevêque de Paris, Jean-Marie Aron Lustiger.

Invités par les Grands rabbins d’Israël, l’actuel archevêque de Paris André Vingt-Trois a conduit une délégation de cent-cinquante personnes pour un voyage d’une semaine en Terre Sainte ayant comme thème « Aux sources de la Promesse », la promesse donnée par Dieu à Israël et à laquelle le cardinal Lustiger avait consacré un essai en 2002. Etait aussi présent Richard Prasquier, l’ancien président du CRIF à l’origine de ce mémorial, qui avait créé à titre personnel un fonds de dotation spécial pour cette « initiative de paix ». Il a fait part de « son immense respect » pour « un homme de conviction et un acteur majeur contre l’antisémitisme ».

Le cardinal Lustiger, né juif en 1926 et converti au catholicisme pendant l’Occupation avait toujours défendu ses racines, « Devenu chrétien par la foi et le baptême, je suis demeuré juif comme le demeuraient les Apôtres » disait-il, et avait activement contribué au rapprochement judéo-chrétien sous le pontificat de Jean-Paul II. Il avait pris l’habitude de venir en pèlerinage dans ce monastère d’Abou Ghosh, une communauté de moines tournée vers le monde juif et Israël installée au cœur d’un village arabe où cohabitent Juifs et Musulmans.

Conçu comme « un gage d’espoir pour l’avenir » par l’architecte israélien Zvi Efrat, le mémorial Lustiger n’est pas un monument mais « un lieu de méditation » qui s’intègre dans un jardin en terrasse traversé par des petits canaux. Au milieu des figuiers, grenadiers, citronniers et oliviers, sont disséminées des plaques en céramiques sur lesquelles sont inscrites des pensées du cardinal en français, en hébreux et en arabe.

« Ce n’est pas un lieu d’exaltation de la personnalité du cardinal Lustiger mais un lieu de prière vivante », a déclaré Monseigneur Vingt-Trois en saluant celui qui « a toujours eu des relations d’une audace évangélique avec les Juifs ».