Cette semaine, des millions de paires d’yeux à travers le monde regarderont à la télévision la jolie israélienne Yityish Aynaw, à l’occasion de l’élection de Miss Univers. De son surnom Queen Titi, la reine Titi, Miss Israël, 22 ans, 1m81, le grain de peau noir, une taille de guêpe, devra, à Moscou, mesurer ses charmes avec quatre-vingt-quatre autres belles de la planète. Si le fan club grandissant de Yityish Aynaw est persuadé qu’elle remportera la compétition, c’est parce qu’elle incarne bien plus qu’une beauté plastique. Décryptage d’une icône naissante.
Queen Titi est une femme de caractère
Quittant Gondar et son Ethiopie natale à l’âge de 12 ans sans un mot d’hébreu, Yityish Aynaw débarque à Nataniya, sur la côte israélienne. En internat, elle rattrape ses lacunes, et s’affirme vite comme leader de groupe. Chef du conseil des élèves de son lycée, elle est ensuite lieutenant dans la police militaire de Tsahal, commandant quatre-vingt-dix soldats sur le terrain. « Cette expérience dans l’armée a changé ma vie », avoue-t-elle ; elle achève ses devoirs militaires avec une solide confiance en elle, aujourd’hui l’un de ses plus précieux atouts.
Pourtant, la jeune fille souriante et enjouée ne cache pas qu’elle « aurait pu rester du côté sombre de l’existence ». Ses débuts dans la vie s’avèrent en effet assez chaotiques : son père décède lorsqu’elle a deux ans, sa mère lorsqu’elle en a dix ; c’est avec ses grands-parents qu’elle immigre en Israël. « Mais je suis quelqu’un d’optimiste, j’ai plus que seulement la beauté », affirmait-elle en juin dernier, invitée par une association juive de New York à une soirée de charité. Son courage a rempli la salle d’émotion.
Cette grande admiratrice d’Obama n’a pas laissé le président américain indifférent
Deux semaines après son couronnement en février 2013, Miss Israël est expressément invitée par la Maison Blanche à un dîner officiel à Jérusalem, organisé à l’occasion de la visite de Barack Obama dans la capitale de l’Etat hébreu. A en croire les médias israéliens, le président américain, qui n’est visiblement pas resté insensible à sa grâce, l’aurait complimentée sur sa beauté.
Après la rencontre, Titi a confié, encore toute frétillante, qu’elle admirait cet homme depuis ses classes de lycée, au cours desquelles elle avait réalisé un projet de recherche à son sujet. La jeune fille rapporte qu’elle avait été marquée par le charisme et la puissance d’Obama ; mais surtout, c’est la foi qu’il a gardée en lui tout au long de son parcours qui a impressionné Aynaw, cette conviction qui a mené cet étudiant talentueux à des sommets encore jamais atteints par un individu de couleur ; certainement un point commun entre ces deux symboles de la communauté noire.
Une fierté pour la communauté Falasha d’Israël
Comme Obama, la jeune Yityish Aynaw inspire la fierté à sa communauté d’origine. Elle est entrée dans l’histoire en tant que première Miss Israël de couleur noire. « Je suis la première reine éthiopienne en Israël », avait-elle fièrement déclaré après son couronnement, poursuivant : « Il était temps de quelqu’un de ma couleur de peau, pas moins israélienne que les autres, représente le pays ».
La communauté éthiopienne souffre en effet encore de racisme, deux générations après son arrivée en Terre promise. Titi espère, avec un brin d’idéalisme, faire changer le regard de ses compatriotes à l’égard de siens. Suite à son élection, certaines mauvaises langues avaient avancé qu’il s’agissait d’une manœuvre politique visant à faire oublier le scandale qui avait éclaté quelques semaines avant le concours : des femmes éthiopiennes avaient soutenu avoir été contraintes de subir des injections d’un contraceptif longue durée avant d’être autorisées à entrer en Israël.
Une image de marque pour Israël à l’international
De par son origine africaine, Titi représente le bon côté d’Israël sur la scène internationale, celui d’un pays tolérant envers les différences ethniques et acceptant en son sein une large variété de cultures. La brindille s’avère de plus être une grande communicatrice, se montrant naturelle devant les caméras, élégante et polie dans le monde. Sachant se faire apprécier, ses qualités tranchent avec l’image souvent rude véhiculée d’Israël. Israël, son pays d’adoption, à qui elle voue d’ailleurs un attachement sincère : « Bien sûr que j’aime Israël, c’est chez moi ! », a-t-on pu l’entendre déclaré au grand public.
Son parcours est teinté de romantisme : c’est le destin qui est venu à sa rencontre
L’année dernière, alors qu’elle travaillait comme vendeuse dans un magasin, un ami l’inscrivit au concours de Miss Israël. Ses débuts dans le mannequinat lui ont permis d’entreprendre des études de diplomatie au sein du prestigieux Centre interdisciplinaire d’Herzliya, au nord de Tel-Aviv ; la voici ainsi sur la bonne voie pour réaliser son rêve : devenir ambassadrice d’Israël.