L’Alliance israélite universelle rend hommage à cette figure emblématique de l’institution et du judaïsme français et place la question de l’identité juive au centre de la conférence qu’elle organise le 16 novembre, comme elle fut au centre des préoccupations de Jules Braunschvig tout au long de sa vie.
Né à Sainte-Marie-aux Mines dans le Haut-Rhin, en 1908, Jules Braunschvig étudie le droit et les Sciences politiques à Paris avant de reprendre avec son frère ainé Paul la responsabilité des entreprises familiales établies par leur grand-père à Tanger. Coopté comme membre du comité central de L’Alliance en 1932, il s’investit dans de nombreuses activités en faveur de l’éducation comme l’explique Jean-Claude Kuperminc, directeur de la Bibliothèque et Archives de l’Alliance israélite universelle : « Il se révèle à 27 ans déjà, un visionnaire pour qui l’éducation juive garantie la pérennité du judaïsme(…) Il soutient L’ENIO (École normale israélite orientale) qui était le principal établissement de l’Alliance et crée en 1935 avec Marcus Cohn le premier lycée juif de la capitale, l’école Maïmonide. »
Mais c’est également un ardent défenseur du peuple juif qui se révèle lorsqu’il participe activement à l’accueil de Juifs allemands fuyant l’Allemagne nazie en 1937-1938, puis en 1939, lorsqu’il vient en aide aux passagers du paquebot Saint-Louis refoulés des côtes cubaines et américaines. Officier de réserve, il participera à la Campagne de France en 1939-40 et sera fait prisonnier en Allemagne. En captivité, il retrouve son ami Marcus Cohn avec lequel il étudie et élabore les plans F, P et M (France, Palestine et Maroc). Ces plans seront réalisés après la guerre rappelle Jean-Claude Kuperminc avec notamment la création de L’École normale hébraïque de Casablanca des 1945 puis de l’école de formation de professeurs pour les études juives humanistes à Jerusalem (Kerem).
Jules Braunschvig prône un enseignement moderne et de qualité. Il veut donner aux enfants les moyens de s’épanouir professionnellement mais aussi leur transmettre le désir de maintenir leurs traditions en leur inculquant une base juive car dit-il, « la fidélité au judaïsme exige certaine connaissance ».En parallèle à son rôle au sein de l’Alliance et ses fonctions pédagogiques, Jules Braunschvig présidera au côté de René Cassin le Conseil consultatif d’organisations juives (CCJO), organisation non-gouvernementale accréditée auprès des instances et agences des Nations unies, ayant compétence en matière des droits de l’homme.
Ces réalisations permettent de mieux cerner la personnalité de cet homme qui présida l’alliance de 1976 à 1985, de même que l’étendue de son action toujours animée par le désir de transmettre des valeurs juives et humanistes. Un homme qui « n’hésitait pas à montrer l’exemple, notamment auprès des donateurs », insiste Jean-Claude Kuperminc « et qui voulait être pleinement français tout en étant intensément juif ».
La conférence sur le thème « être juif et français : une double fidélité menacée ?» avec Alain Finkielkraut et Armand Abecassis, sera suivie d’une table ronde animée par David Braunschvig sur le thème : « Jules Braunschvig, une vie avec et pour l’Alliance » avec la participation de Arnold Munnich, Professeur de Génétique, Béatrice Philippe, Historienne, et de Samuel Pinto, Président de l’Alliance en Israël.
A noter qu’une plaque sera dévoilée à cette occasion.
SAMEDI 16 NOVEMBRE 2013, À 19H30
Au Centre Alliance Edmond J. Safra, 6 bis, rue Michel-Ange – 75016 Paris
RSVP: Diana Bismuth 01 53 32 88 55/ diana.bismuth@aiu.org