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Nelson Mandela, portrait de l’icône mondiale de la réconciliation

Né le 18 juillet 1918 dans le petit village de Mvezo, dans le sud-est de l’Afrique du Sud, le futur leader de la rébellion noire est prénommé par son père Rolihlahla : « celui par qui les problèmes arrivent »… Son prénom Nelson ne lui sera donné qu’à son entrée à l’école primaire, par son institutrice, comme le veut la pratique d’alors.

Rebelle précoce, le jeune Nelson commence sa vie par deux ruptures : étudiant, il est exclut de l’université de Fort Hare après un conflit avec la direction, puis peu après il fuit sa famille pour échapper à un mariage arrangé. Il a 22 ans. C’est en arrivant à Johannesburg qu’il prend conscience de la ségrégation qui divise le pays. Il y rencontre Walter Sisulu, qui deviendra son mentor et ami et qui lui ouvrira les portes de l’ANC. Nelson Mandela prend rapidement goût à la politique et au militantisme, ce qui lui permet de prendre les rênes du parti. Son objectif, lutter contre le régime blanc et le système d’apartheid sur lequel il repose depuis 1948.

Après le semi-échec de campagnes de mobilisation non violente inspirées des méthodes de Gandhi, l’ANC est interdit en 1960. Mandela est arrêté à plusieurs reprises, passe à la clandestinité et décide d’engager son mouvement sur la voie de la lutte armée. Il est finalement arrêté en 1962 et envoyé au terrible bagne de Robben Island. C’est là que pendant 27 ans, sous un soleil de plomb, le futur homme fort du pays cassera des cailloux sans jamais perdre espoir. Libéré en 1990, Nelson Mandela n’est ni brisé ni amer. Sûr de sa mission : « libérer l’opprimé et l’oppresseur », il négocie pied à pied avec le régime à bout de souffle l’organisation d’élections libres et démocratiques. Il sera élu triomphalement président en 1994, un an après avoir reçu le Prix Nobel de la Paix.

Son aura et le respect qu’il inspire auprès des populations noire et blanche permettent à ses messages de paix et de tolérance d’être entendus et évitent au pays de sombrer dans les règlements de compte sanglants. Qualifié d’ « icône mondiale de la réconciliation » par Desmond Tutu, autre grande figure de la lutte contre l’apartheid, Nelson Mandela incarnait des valeurs d’autant plus universelles qu’il n’a jamais prôné ni religion ni idéologie. Une foi en l’homme qu’il résumait ainsi : « Le pardon libère l’âme, il fait disparaître la peur. C’est pourquoi le pardon est une arme si puissante ».