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Musique

« Lachouv habaïta », le nouvel album de Shirel

C’est en écoutant les accords du nouvel album de Shirel qu’on ressent un léger désaccord. Sa première chanson « Lachouv habaïta » (retourner chez soi), qui est également le titre de l’album, paraît un chemin asymptotique. Comment retourner chez soi ? A chaque voyage, à chaque aller même muni d’un retour, on redécouvre l’endroit, aussi familier soit-il. Avec ses petites différences, ton autre chemin qui ne ressemble à aucun. Et c’est justement la qualité des chansons de Shirel. On ne sait plus très bien sur quel continent on se trouve, dans quelle langue elle nous parle. Français, hébreu, anglais, cette voix si ancrée dans tant de cultures émanera toujours d’une radio insoupçonnée, dans notre vie actuelle ou dans la l’anticipation qui semble nous attendre, comme ces radios des années 50 du film Blade Runner.

Je peux vous abreuver de nombreuses références, mais elles ne seront rien par rapport à l’appréciation d’un talent sans âge, sans port d’accueil définitif. Hymne à la joie, nostalgie d’un avenir qui pourra redevenir prometteur, l’album de Shirel est une raison de ne pas dire que la musique était mieux avant. Messages personnels, hommage aux victimes de la haine, reprises de Pink Martini, Idan Reichel et Zaz, l’album lutte contre les oublis et fêlures du temps. Et surtout, il redonne ses lettres de noblesse à l’objet culturel, qui accueille un ensemble musical se refusant d’être un assemblage de tubes formaté. Folk dans sa simplicité, son élégance et sa continuité à nous dire des choses entre les lignes et les cordes de guitare. Bonne écoute à vous.