Après François Hollande, qui affirmait le 14 juillet que « le conflit israélo-palestinien ne devait pas s’importait en France », Manuel Valls a déclaré devant l’Assemblée Nationale que « S’en prendre aux synagogues et aux Juifs de France, ce n’est pas s’en prendre à une communauté, c’est s’en prendre à la République, à la France et à nos valeurs ».
Interpellé lors des questions au gouvernement par le député-maire UMP de Nice, Christian Estrosi, le Premier Ministre a souhaité que « dans ces moments-là et face à des débordements tout à fait intolérables, il y ait de la part de la représentation nationale et de la part de tous les responsables politiques une capacité d’union et de rassemblement. Peu avant, Christian Estrosi avait déclaré que « la République était en danger », ajoutant que « C’est la première fois depuis la Libération que l’on investit une synagogue, que l’on s’attaque à un commerce au motif qu’il vend des produits juifs ».
Après les violences survenues en marge d’une manifestation pro-palestinienne dimanche dernier à Paris, obligeant les CRS à intervenir pour empêcher l’invasion des synagogues de la Roquette et des Tournelles, des responsables musulmans ont appelé au calme. Le recteur de la Grand Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, « recommande fermement le respect des lieux de culte sans exception », et condamne « de tels débordements qui ne doivent pas perturber la vie des Français, quelle que soit leur confession ». Dalil Boubakeur ajoutant dans son communiqué que « l’opinion musulmane sensible aujourd’hui à ce conflit doit garder son calme et œuvrer pour la paix en ce mois béni de ramadan ».
De son côté, le président de l’Union des mosquées de France, Mohamed Moussaoui, « considère que les manifestations pacifiques de soutien au peuple palestinien […] sont légitimes » mais « que rien ne saurait justifier une action qui porterait atteinte à nos concitoyens juifs, à leurs institutions ou à leurs lieux de culte ». « Une telle action, poursuit-il, fermement condamnable et moralement injuste et inacceptable, nuirait également aux intérêts du peuple palestinien et au soutien qu’il pourrait avoir dans l’opinion publique française ».
Sur le plan judiciaire, plusieurs personnes ont été interpellées dimanche soir à Paris. Un homme de 23 ans a d’ores et déjà été condamné en comparution immédiate à quatre mois de prison ferme pour « rébellion ». Quatre autres individus seront jugés ultérieurement en correctionnelle pour « violence sur les forces de l’ordre » et « rébellion ».