Ce mercredi matin, aux alentours de 9h20, un barrage de roquettes sans précédent a été tiré sur l’agglomération de Tel-Aviv. Les sirènes ont retenti dans la capitale économique mais aussi dans les villes avoisinantes de Bat Yam, Holon, Givatayim, Ramat Gan, Petah Tikva, Ra’anana, Herzliya ou encore Kfar Shmaryahu.
Les batteries du Dôme de fer déployées dans la région ont intercepté tous les projectiles. Aucun blessé n’a été signalé, bien qu’une dizaine de personnes en état de choc soient actuellement traitées par les services de secours de Magen David Adom (la Croix Rouge israélienne).
Dans le sud de Tel-Aviv, dans le quartier mixte arabe-juif de Jaffa, les locaux témoignent de la chute de débris de roquettes. Omar, depuis la devanture de sa poissonnerie, a vu un morceau de métal tomber à quelques mètres de lui. « Nous avons entendu les explosions au-dessus de nos têtes, puis ceci est tombé à toute vitesse, juste ici », rapporte-t-il en désignant la chaussée, tenant le débris de métal dans sa main. Il poursuit : « cela aurait pu tuer quelqu’un ».
Sur la promenade le long de la côte de Bat Yam, pendant la salve de roquettes, Yuli, une résidente locale, a vu une explosion dans le ciel suivie d’étincelles. Au son de la sirène, elle s’est précipitée le long du mur du bâtiment de plus proche. C’est ce que les Israéliens sont conseillés de faire s’ils se trouvent dans la rue au moment des tirs. Idem sur les routes, mieux vaut arrêter sa voiture et se ranger contre la glissière de sécurité.
Les gens réduisent d’ailleurs leurs sorties. Le trafic, habituellement très dense dans les rues de Tel-Aviv, s’avère plus fluide ; les terrasses des cafés et des restaurants, moindrement remplies. Les magasins rapportent une baisse des ventes de 30%. Dans le sud d’Israël, l’impact est plus fort, certains centres commerciaux attestent une diminution des affaires allant jusqu’à 70%, notamment à Sdérot ou à Netivot, aux environs directs de Gaza.
Meytal, une jeune femme de Tel-Aviv, affirme ne sortir de chez elle que pour aller travailler ou faire ses courses. Mais d’autres résidents continuent quant à eux de vivre comme à leur habitude, de sortir, ou d’aller à la plage, en dépit des risques sécuritaires. « Nous souhaitons vivre normalement », expliquent ces jeunes gens pendant leur pause déjeuner.
Au déclenchement de la sirène, les habitants de la région de Tel-Aviv disposent de 90 secondes afin de se mettre à l’abri. Ceux qui se trouvent déjà à l’intérieur d’un bâtiment se réfugient dans les abris prévus à cet effet, ou dans les cages d’escaliers. Les autres galopent vers les immeubles les plus proches, tentant de se faufiler derrière des murs solides.
Le barrage de roquettes de ce matin qui visait Tel-Aviv a été tiré depuis Beit Lahia, une ville située dans le nord de la Bande de Gaza. Le Hamas a revendiqué l’attaque. Il y a deux jours de cela, Tsahal a averti les citoyens de l’agglomération palestinienne qu’elle allait bombarder des sites terroristes. Elle a lâché au-dessus de la ville des tracts enjoignant (en arabe) aux autochtones de quitter leur résidence avant mercredi matin, 8h00.
L’armée de l’air israélienne y a bombardé des sites de lancement de roquettes mercredi dans la matinée. Peu avant midi, les soldats de Tsahal ont procédé à des tirs d’artillerie dans les environs de la ville, afin, selon une source dans l’armée, d’« encourager l’évacuation de la population ». Sur 100,000 habitants à Beit Lahia, 20,000 ont quitté leur foyer. Le ministère de l’Intérieur à Gaza a en effet enjoint ses citoyens logeant aux abords de la frontière nord de ne pas porter attention aux conseils d’évacuation de Tsahal.