Cette fois-ci le rassemblement était autorisé par la préfecture. Après les violences antisémites qui ont marqué les manifestations interdites du week-end dernier, le défilé parisien (de la place Denfert-Rochereau aux Invalides) et ses 14 500 participants, selon la police, étaient placé sous très haute surveillance : quatre organisations (CGT, NPA, Nouveau Parti de Gauche et PCF) assuraient le service d’ordre avec l’appui de 1500 policiers dont 1000 en civil. Un dispositif qui a permis d’éviter tout débordement, les rares frictions ayant été rapidement cadrées, tel un groupe de jeunes voulant brûler un drapeau israélien. Ils en ont été empêchés par les manifestants puis expulsés du cortège.
Les slogans entendus étaient les mêmes qu’à Barbès : « Israël assassin, Hollande démission » ou encore « Non à la barbarie sioniste » et « Hommage aux martyrs ». Des appels au boycott d’Israël ont également été lancés. Plusieurs responsables politiques de gauche avaient répondu présent à l’appel de l’Association France Palestine Solidarité, Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti Gauche, l’ancien ministre écologiste Dominique Voynet ainsi qu’une dizaine de députés socialistes ont défilé malgré l’appel de leur président de groupe à l’Assemblée, Bruno Leroux, déconseillant aux députés PS de descendre dans la rue, craignant qu’on vienne y « casser du juif, casser du socialiste ». Le cortège s’est dispersé dans le calme sur l’esplanade des Invalides vers 21 heures.
Si aucun débordement n’a été constaté, il y eut, plus tard dans la soirée, des violences clairement antisémites en plein quartier juif de Paris, rue des Rosiers. 16 personnes, majoritairement des mineurs, ont été interpellées après avoir tenté de forcer le rideau de fer baissé d’un restaurant en criant « Mort aux juifs » et « Israël assassin ». Empêchés d’entrer dans l’établissement par des jeunes du Betar et de la LDJ, les policiers venus en renfort les ont arrêtés.
D’autres rassemblements autorisés ont eu lieu dans le calme à Lyon, Lille et Toulouse, fédérant à chaque fois plusieurs centaines de personnes. Selon un sondage Ifop pour Le Figaro (du mercredi 23 juillet), 62% des Français se disent « plutôt favorable » à l’interdiction de ces manifestations car elles s’accompagnent de violences.