Déménager à Berlin pour lutter contre la vie chère ? Il pourrait s’agir d’un Fake mais c’est bel et bien la photo d’un dessert au chocolat (trois fois moins cher en Allemagne qu’en Israel selon l’auteur) postée sur Facebook le 29 septembre dernier et consultée par un million d’internautes en quelques jours, qui a lancé une polémique en Israel autour d’une tentative de structuration de mouvement d’émigration vers la capitale allemande.
«Rendez-vous à l’aéroport Ben Gourion, et emmenez vos amis!» scande le propriétaire de ladite page. Ce slogan aurait pu rester de l’ordre d’une provocation transgressive de jeunesse si il n’avait pas suscité une vague d’indignation politique, avec en toile de fond, un espoir de résurgence des manifestations « Occupy Rotschild » qui avaient vu de nombreux jeunes descendre dans les rues il y a 3 ans, sur fond de crise économique et sociale.
Le ministre des finances Yair Lapid, arrivé au gouvernement dans le sillage de ces manifestations, a même qualifié ces candidats à l’exil de « traîtres » à la patrie. « Le sujet n’est pas seulement la vie chère mais l’identité d’Israël », insiste ce fils d’un survivant de la Shoah qui assure malgré tout vouloir faire plus pour combattre la flambée des prix.
Si la question du coût de la vie n’est pas tout à fait neuf en Israël, l’Etat hébreu ne semble en tous cas guère menacé par une vague massive de départs. En 2012, un an après la grande protestation sociale, le pays a enregistré le plus faible taux d’émigration de son histoire.
Le rassemblement organisé à Tel-Aviv et destiné à promouvoir le départ vers l’Allemagne n’aura fédéré que quelques dizaines de personnes.
Aline Le Bail-Kremer