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Antisémitisme

Voyage du Grand rabbin de France à Auschwitz

Haïm Korsia emmenait depuis douze ans des jeunes et des adultes visiter le camp d’Auschwitz-Birkenau. Devenu grand rabbin de France, il n’a pas renoncé à ce difficile « voyage de mémoire ».

Ils étaient 150, jeudi 13 novembre, à suivre en Pologne le grand rabbin de France. Parmi plusieurs dizaines de lycéens et d’étudiants, un autre rabbin, deux prêtres catholiques, un pasteur protestant, un imam, quatre parlementaires dont Jean-Vincent Placé d’EELV et l’UMP Thierry Mariani, mais aussi des policiers, des militaires et des personnels du transport aérien. « Il y a une obligation à montrer tout cela à des jeunes afin qu’ils sachent quoi répondre à ceux qui veulent changer l’histoire, la nier », explique Haïm Korsia, ajoutant que « cette obsession, cette organisation de la négation de l’humanité a été unique dans l’histoire ». Au centre de ce groupe, un survivant d’Auschwitz, Elie Buzyn, 85 ans. Il reconnaît que ce voyage, qu’il fait depuis plusieurs années, « est une épreuve » mais qu’il le fait « par devoir : ces élèves vont devenir à leur tour des témoins. Des témoins des témoins ».

Avant la visite du camp 1 d’Auschwitz, la synagogue-musée de la ville d’Oswiecim (Auschwitz en allemand) a accueilli une cérémonie religieuse dirigée par Haïm Korsia. Ce lieu de culte juif est le dernier de cette petite ville alors qu’elle en comptait une vingtaine avant guerre. De plus, Oswiecim n’a plus de communauté juive.

Une autre cérémonie, œcuménique, a également eu lieu, à la nuit tombée, au mémorial des morts du camp 2, le camp d’extermination, situé au bout du rail de chemin de fer qui traverse les ruines des deux chambres à gaz. « Nous sommes dans un combat entre le bien et le mal. Le mal l’a emporté à court terme avec l’Holocauste, le bien l’emporte à long terme par notre présence à tous », a déclaré l’imam Hazem El Shafei, heureux de ce moment d’ « amitié » et de « fraternité ».