C’est l’aboutissement d’un marathon judiciaire outre Atlantique. Après avoir épuisé tous les recours possible, le libano-canadien Hassan Diab sera extradé vers Paris pour y être jugé, la Cour suprême du Canada ayant décidé de ne pas se saisir du dossier. Son extradition devrait être effectuée rapidement, dès que l’équipe française chargée de son transfèrement sera dépêchée sur place.
Hassan Diab est le principal suspect de l’attentat de la rue Copernic. Le 3 octobre 1980, une bombe explosait devant la synagogue de la rue Copernic dans le XVIe arrondissement de Paris, faisant quatre morts et une quarantaine de blessés. Il clame son innocence depuis toujours et se dit victime d’une homonymie, soutenant qu’il étudiait à Beyrouth quand a eu lieu l’attentat. La France l’accuse cependant « d’assassinats, de tentatives d’assassinats et de destruction de biens par l’effet d’une substance explosive ou incendiaire commise en bande organisée ».
Les enquêteurs français avaient obtenus il y a tout juste six ans son arrestation au Canada mais Hassan Diab avait été remis en liberté en mars 2009 et placé sous contrôle judiciaire. En juin 2011, tout en autorisant l’extradition, le tribunal de première instance d’Ottawa, avait qualifié de « faible » le dossier présenté par Paris, avec des éléments qui « ne seraient pas suffisants pour justifier un procès ». Mais son appartenance supposée à l’époque des faits au Front Populaire de Libération de la Palestine et des descriptions du suspect par des témoins « créent un certain degré de suspicion », avait écrit le tribunal. Les enquêteurs français fondent leurs soupçons sur des analyses graphologiques qui incrimineraient Hassan Diab. Elles portent sur une fiche d’hôtel remplie par un certain Alexander Panadriyu, qui s’est révélée être une fausse identité utilisée par le poseur de la bombe.
Le directeur général de l’Association française des victimes du terrorisme, Guillaume Denoix de Saint-Marc, s’est dit « soulagé pour les familles de constater que le travail judiciaire peut reprendre son cours ». Cette extradition est pour le président du CRIF, Roger Cukierman, « un immense soulagement ».