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Le Billet de La Rédaction
France

Reconnaissance unilatérale d’un État palestinien à l’Assemblée nationale

L’Assemblée nationale a adopté ce mardi 2 décembre la résolution socialiste sur la reconnaissance unilatérale de l’Etat palestinien par une majorité de 339 voix pour, et 151 voix contre. Les députés français ont « invité » leur gouvernement à reconnaître officiellement l’Etat palestinien « en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».

L’Autorité palestinienne a aussitôt salué ce vote, alors que l’ambassade d’Israël en France a jugé qu’il allait « éloigner les possibilités d’arriver à un accord » de paix. Ce vote « envoie un message erroné aux leaders et aux peuples de la région », a ajouté l’ambassade dans ce communiqué, publié peu après l’adoption de la résolution.

Il est indiqué sur le site internet de Bernard-Henri Lévy, qui s’était prononcé dans une chronique parue dans Le Point contre cette reconnaissance unilatérale, par Liliane Lazar que ce vote est à la fois « frivole, vain, et plus que tout, contraire aux exigences d’une paix juste.(…)  On aura rarement vu un débat aussi complexe et tragique ainsi réduit à des voeux pieux, des proclamations vides et donnant bonne conscience, des analyses sommaires ».

Ce vote est en marqué par un clivage gauche-droite très prononcé : la quasi-totalité des socialistes, l’ensemble des écologistes et du Front de gauche, les deux-tiers des radicaux de gauche et une poignée d’UMP (9) et d’UDI (4) ont voté pour le texte, tandis que la grande majorité de l’UMP et de l’UDI ont voté contre. Seize députés se sont abstenus, dont les deux FN, alors que 48 UMP, 8 UDI et 6 radicaux de gauche n’ont pas pris part au vote.

La résolution avait été débattue vendredi à l’Assemblée, et le Sénat se prononcera sur un texte similaire le 11 décembre.

Laurent Fabius était absent mardi car en déplacement à Bruxelles où il devait notamment parler de la Palestine avec ses collègues de l’Otan. Lors du débat vendredi, il avait affirmé que « la France reconnaîtra(it) l’Etat palestinien », sans cependant s’engager sur un délai. Paris se veut à la manoeuvre diplomatique sur ce dossier et le ministre des Affaires étrangères a relancé l’idée d’organiser une conférence internationale sur le Proche-Orient.

Mais les enjeux diplomatiques se situent actuellement à l’Onu, où les Palestiniens veulent soumettre au Conseil de sécurité un texte réclamant la fin de l’occupation israélienne en novembre 2016. Ce projet, soutenu par la Ligue arabe, risque de se heurter au véto américain.

 

Avec AFP