Trois militaires ont été blessés par un homme de trente ans, mardi après-midi, devant un centre communautaire juif de Nice. Les soldats étaient en faction devant un immeuble abritant le Consistoire de la ville, radio Shalom et une association. L’assaillant les a légèrement blessés à l’arme blanche avant d’être maîtrisé et arrêté.
Après 24h de garde à vue, Moussa Coulibaly a commencé à parler. Répondant à une question sur dix, l’homme, musulman radicalisé depuis 2011, a exprimé sa haine de la France, de la police, des militaires et des Juifs. Refoulé il y a une semaine de Turquie et surveillé par les services de renseignement français, il séjournait depuis son retour en France dans un petit hôtel près de la gare de Nice alors qu’il est domicilié à Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer pourquoi l’individu a ainsi changé de région. Autre question, savait-il que les militaires qu’il visait protégeaient un centre communautaire juif ? Pour les ministres de la Défense et de l’Intérieur, Jean-Yves Le Drian et Bernard Cazeneuve, « Cette tentative d’assassinat visait des soldats parce qu’ils étaient des militaires ». C’est aussi, pour l’instant, l’interprétation du rabbin Franck Teboul, du centre niçois, qui estime qu’il ne faut pas tomber « dans la psychose ». « Il est probable que le centre n’a pas été visé », et ajoute qu’à « ce stade, aucune infirmation ne permet de le savoir ». Aucune indication à l’extérieur ne permet en effet de localiser les institutions abritées dans l’immeuble protégé par les militaires.
Cette attaque est en tout cas, pour le député-maire de Nice, Christian Estrosi, la preuve qu’il est nécessaire de relever le plan Vigipirate au niveau « alerte attentat ». Une mesure qui a été annoncée par Manuel Valls dès mercredi à l’Assemblée Nationale. Actuellement, quelques 300 militaires sont déployés sur une trentaine de sites niçois mais au ministère de la Défense, une autre réflexion a commencé pour savoir si les militaires « en posture statique » doivent « évoluer vers une posture plus mobile ». « Cela donnera plus de souplesse et rendra les militaires moins vulnérables », dit-on à l’hôtel de Brienne.
Pour l’heure l’enquête se poursuit et, indépendamment des motivations jihadistes évidentes de Moussa Coulibaly, elle relève qu’il n’a pas de lien avec Amédy Coulibaly, le tueur de la policière municipale de Montrouge et des quatre clients de l’Hyper cacher de la porte de Vincennes.
Attaque devant un centre communautaire à Nice
Par Nathan Rivière | L'Arche | 08/02/2015 | 8h26