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Cinéma

L’événement culturel de la semaine

Précipitez-vous au Festival du Cinéma Israélien !!!

Voilà à peine deux jours que le festival a ouvert ses portes et nous avons déjà eu droit à quelques pépites.

Entre le film d’ouverture et ceux de la première journée, le niveau est élevé. Très élevé, même… Tout porte donc à croire que le cinéma israélien d’aujourd’hui et de demain est au meilleur de sa forme.
Pour un pays qui produit trente à trente-cinq longs-métrages par an, dont quatre vingt-cinq pour cent passent par le Israeli Film Fund (équivalent du CNC Français), la sélection propose une palette très large, allant de la comédie pure au drame intense et sans fioritures, en passant par le tragi-comique aux tonalités d’humour noir.
Le dénominateur commun de toutes ces oeuvres ? Elles sont ancrées dans un réalisme rare. Pas de faux-semblants, ici. La véracité des situations dépeintes est servie par des scénarios épurés et authentiques, ainsi qu’un jeu d’acteur frôlant parfois l’illusion du documentaire.
Comme si la caméra s’était trouvée là, par accident, et qu’elle recueillait tout simplement des instants de vie. Pourtant, on peux vous assurer que les plans sont mûrement réfléchis, le travail est là…
Trois films se dégagent d’ores et déjà de cette première journée :
(Voir planning pour les prochaines séances)

Fin de Partie
, de Sharon Maymon et Tal Granit.
Un bijou de comédie noire. Le thème de l’euthanasie et un script aux rebondissements multiples offre à cette pléiade d’acteurs sexagénaires et septuagénaires, l’opportunité de nous faire passer du rire aux larmes en une fraction de secondes. Ophir (César Israélien) du meilleur acteur pour Ze’ev Revach. Je ne vous en dis pas plus…

Chelli
, d’Asaf Korman.
Attention, chef d’oeuvre ! (En toute subjectivité, toutefois assumée)
Un premier film (et oui !!), d’une maîtrise de son art, exemplaire. Tout en subtilité, intelligence, Korman (jusque-là, monteur de films) délivre un quasi huis-clos bouleversant et profondément humain. Sur le handicap, le sacrifice, le dévouement et l’amour total. Mention spéciale pour Liron Ben-Shlush (scénariste et protagoniste du film), qui mérite amplement une nouvelle collaboration avec Korman, tant le duo vise juste, plein coeur. Un grand bravo à Dana Ivgy, prix du meilleur second rôle aux Ophir 2014 (et du meilleur rôle pour Zero Motivation), tout juste extraordinaire en jeune femme handicapée mentale.

Vallée
(Emek), de Sophie Artus.
Encore un premier film, encore un film fort. Plongée dans la jeunesse perdue des villes pauvres et « excentrées » d’Israel. Exploration de la violence familiale et de ses répercussions sur la vie quotidienne, collégiale, d’un trio d’adolescents, liés pour le meilleur et surtout pour le pire…
La découverte du jeune acteur Neveh Tzur, bluffant en victime-tyran. D’un charisme fou, carrière à suivre…
J’ai cru comprendre que les films « dramatiques » ne sont pas forcément les plus grands succès dans leur propre pays, où le public semble plutôt réclamer de la légereté. C’est compréhensible, mais dommage, car nous, on en redemande.
Pleins de films à suivre…
Cinéma des cinéastes, 7 avenue de Clichy – Jusqu’au Dimache 19 Avril inclus.

Retrouvez toutes les infos du festival sur www.cinema-des-cineastes.fr/programme