L’humoriste américain Dave Berg, pilier du magazine MAD, déclara que Tsahal avait conquis le Mur occidental en 1967 mais que les orthodoxes l’avait reconquis juste après. Il existe des photos de l’après guerre des Six jours montrant des mariages devant le Mur, un lieu qui n’était pas encore divisé entre une grande section pour les hommes et un coin pour les femmes.
Mehitza, cette ligne de séparation entre les hommes et les femmes, que l’on retrouve encore à notre époque dans les synagogues orthodoxes en France mais de moins en moins aux Etats-Unis, est un objet d’étude très intéressant d’un point de vue anthropologique. Le mérite du Mahj est de nous proposer une perspective artistique, celle du photographe semblant participer à deviner l’utilité de cette séparation et les regards autorisés ou interdits qui la traverse de manière différente lorsque le mur est fait de tissu, de pierre ou de métal.
La mehitza a pour but de permettre une plus grande sérénité dans la prière. L’homme ne doit pas regarder une femme qui le déconcentrerait et une femme ne doit pas regarder un homme qui la regarderait ce qui la déconcentrerait ou pire le déconcentrerait. Le titre de l’expo de Myriam Tangi est particulièrement intéressant : « Mehitza. Ce que femme voit ». Alors explorons ce regard féminin, tentons de le comprendre et de savoir s’il est capable, contrairement à ce que pensent certains, de ressentir des choses non prévues par la le cadre cérémonial. Lilith se promène-t-elle entre les galeries du musée ? Encourage-t-elle les visiteurs à voir cette exposition de photos organisée pendant la sienne en ce lieu ?
L’expo photo de Myriam Tangi, « Mehitza. Ce que femme voit » à voir au MAHJ jusqu’au 26 juillet 2015. 71 rue du Temple – 75003 Paris. Tel : 01 53 01 86 53