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Cinéma

Tsili

Rencontre par Amos Gitaï d’une actrice dans un restaurant. Hasard des rencontres mais qui prennent d’autant plus d’importance en des lieux fermés, petits. Surtout pour ensuite tenter de traduire une atmosphère au milieu du théâtre de l’horreur que fut la Seconde Guerre mondiale, de ses millions de morts. Tsili se cache dans une forêt et rencontre un autre être perdu. Avec les bruits d’obus comme uniques compagnons et quelques sources de survie en cette nature hostile. Amos Gitaï revient au portrait rapproché, au tutoiement du regard. Comme ce fameux regard de Meital Barda qui nous permit dans Kaddosh de découvrir l’œuvre du réalisateur en France.

Le livre d’Aharon Appelfeld, dont le film est tiré, prend toute son importance dans le film. Car l’écrivain est aussi présent que ses mots, présentés ici en yiddish. Ce que l’on peut considérer comme un cinéma minimaliste n’est peut-être que la simple expression d’un désir d’authenticité face aux salles de projections où tout est souvent aujourd’hui mêlé d’effets spéciaux et de mouvements d’une centaine de caméras à vous donner le vertige. Tout ça pour combler ce que Jean Gabin expliquait être les trois choses indispensables à un film : une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire. Le texte d’Appelfeld et le respect que lui accorde le réalisateur semblent aller dans ce sens.

Tsili d’Amos Gitaï. Avec Sarah Adler, Meshi Olinski et Adam Tsekhman. Sortie le 12 août.