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Israël

EMMANUEL NAHSHON : « Il faut, d’un côté, agir de manière très ferme, et de l’autre, tendre la main, et parler. »

A la fin de journées encore sanglantes à Jérusalem, le porte-parole du ministère des Affaires Etrangères israélien, Emmanuel Nahshon , répond aux questions de l’Arche au sujet du développement des événements récents.

L’Arche : Qui se trouve derrière cette vague de violence émanant du côté palestinien ?

Emmanuel Nahshon : Ce sont des mouvements islamistes, israéliens ou palestiniens, c’est le Hamas, c’est le mouvement islamiste à l’intérieur d’Israël; c’est aussi, d’une certaine manière et indirectement, l’Autorité Palestinienne, qui encourage un peu la violence.

Les individus se livrant à ces élans de virulence n’appartiennent pas nécessairement aux organisations islamistes ; ils s’avèrent cependant inspirés par leur message. L’influence des réseaux sociaux, sur lesquels sont diffusés des messages glorifiant les actes terroristes, est notoire.

Cependant, ce sont des rumeurs qui gisent principalement derrière cette vague de violence ; propagées par les mouvements islamistes, elles prétendent que nous [Israël] souhaitons changer le statu quo sur le Mont du Temple.

Dans quel but ces rumeurs sont-elles propagées ?

Tout d’abord, ces rumeurs sont propagées afin d’attiser la violence. Notons qu’il y a tout de même certains mouvements palestiniens, et notamment le Hamas, qui y trouvent leurs intérêts.

D’autre part, ces bruits s’inscrivent également dans un agenda politique. L’objectif serait de transformer le conflit israélo-palestinien en conflit religieux, c’est-à-dire en conflit judéo musulman.

Les services de renseignements israéliens ont informé le gouvernement du fait que Mahmoud Abbas n’encourageait pas le terrorisme. Le Premier ministre aurait d’ailleurs cessé de l’en accuser. Le Président de l’Autorité Palestinienne jouerait-il alors un rôle d’apaisement ?

Mahmoud Abbas se prête à un double jeu. Il est vrai que, d’un côté, la volonté d’apaiser existe ; pourtant, de l’autre, l’Autorité Palestinienne ne cesse de glorifier les assassins. Le gouvernement leur paie un salaire lorsqu’ils sont en prison, et stipendie leur famille ; donc, si vous voulez, c’est un double message.

Israël a démultiplié ses agents de police sur le terrain. Cette mesure constitue-t-elle la meilleure réponse pour calmer le jeu ?

C’est l’un des moyens que nous devons utiliser. Il y en a d’autres, notamment le dialogue avec les dirigeants des populations arabes israéliennes et palestiniennes. Il faut parler aux leaders, leur expliquer que les actes terroristes, tout autant que les manifestations, jets de pierres ou de cocktails Molotov, créent une mauvaise atmosphère pour leur communauté. Il faut, d’un côté, agir de manière très ferme, et de l’autre, tendre la main, et parler.

La difficulté consiste à maîtriser les jeunes qui agissent de manière individuelle ; un grand défi pour Israël qui, aujourd’hui encore, a vécu une journée dramatique avec plusieurs attaques à Jérusalem. Le défi concerne également les dirigeants modérés des communautés palestiniennes. On doit ainsi s’y mettre tous ensemble pour calmer ces jeunes Palestiniens ; car, comme je l’ai mentionné, tout ceci est basé sur un mensonge et une manipulation : nous n’avons aucune intention de changer le statu quo sur l’esplanade des Mosquées.

Nous avons temporairement limité l’accès au Mont du Temple aux hommes de plus de quarante ans, afin d’éviter les attroupements de jeunes musulmans – configuration potentiellement propice à la violence. Nous avons également interdit l’ascension au Mont du Temple aux parlementaires israéliens, Juifs ou Arabes, dans le but d’éviter que ce lieu religieux ne devienne une plateforme pour des messages politiques.